Prune, ou les Caresses pleines de tendresse

Prune, le quatuor qui mêle rock et poésie francophone est de retour avec son nouveau projet : Les Caresses. La première track s’appelle « Les plongeons », ce qui me fait dire… Alors, on plonge ?

Les Caresses, c’est un album rock de 7 titres. À la voix comme à la guitare, on a Arnaud Sancosme et… un certain Alex Merlin. Oui, le même qui sévit dans Beau Diable, que j’ai chroniqué précédemment. Ici, dans Prune, chacun écrit ses propres chansons et passent de chanteur à choriste selon les tracks. Leurs voix se complémentent à merveille ; comme des frères, qui décorent leur chansons à leur goût et avec leur style.

Arnaud, lui, te parle à toi, et rien qu’à toi, d’une voix douce à la limite du chuchotement, comme s’il te racontait un secret. Comme dans « Les Caresses », où on se balade entre les sonorités de voyelles et de consonnes.

Si tu cherches une signification aux paroles, tu risques de trouver ça compliqué à la première écoute. Tu te demandes : « qu’est-ce que ça veut dire ? » Mais comme tu n’as pas toutes les pistes ça te pousse à faire l’effort de t’engager dans les paroles, et te faire ta propre idée. Moi, j’y vois ce que ressent un couple qui vit une relation à distance.

Alex, lui, s’exprime d’une voix à la fois calme et éloquente, comme un gars qui s’assume, sans concession. Dans ces sons, on imagine qu’il nous raconte des histoires de recherche de soi et de passions amoureuses. Mais en y regardant de plus près, on peut y déceler plusieurs sens.

Dans « La Fugue », par exemple, il pourrait bien parler d’orgasme sexuel, ou du zénith de la consommation de substances, qui « crève la gueule ouverte dans un final grandiloquent ». Ou bien de fuguer tout simplement… Au passage, je ne résiste pas à te parler de « Les Fluides », une chanson sur l’expression de l’identité de genre qui a la particularité d’être bilingue avec un couplet en français et un refrain en espagnol.

Ça a le mérite d’être souligné, l’une des marques de fabrique du groupe est de nommer leurs chansons avec la formule « article défini + un seul mot ». C’est à partir des sujets qu’on peut trouver des pistes d’interprétation. Ainsi, « Les Caresses » évoque une tendresse à deux ou en solo, « La Fugue », une fuite, et « Les Fluides » sous-entend quelque chose en mouvement, en constant changement.

Au niveau instrumental, on passe du mélodieux pop à l’explosion rock d’une façon très naturelle. La musique est prodigieusement interprétée par la batterie agitée et expressive de Kyllian Sylvestre et par le claviériste Ryan Dachroune qui contribue aux lignes mélodiques, aux accords et aux lignes de basse.

Les guitares d’Alex et d’Arnaud viennent s’ajouter, l’une avec la rythmique et quelques arpèges, l’autre en exécutant des solos endiablés qui donnent des effets sonores à base de distorsion et d’écho ; on a parfois l’impression de notes venues d’une lointaine contrée rencontrer les arpèges qui les attendaient ici sur Terre.

Les Caresses, c’est une œuvre à la fois intimiste dans la poésie de ses paroles et extravertie dans sa manière de la communiquer par la musique. Un album qui parle de tendresse, d’amour, de mouvement, bref, de la vie.

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Chronique : Julián
Animation : Emma
Réalisation sonore : David et Léo
Première diffusion antenne : 10 octobre
Crédit photos : Prune
Publié le 28 octobre

Une publication de Julian