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Ah la scène genevoise, quelle passion ça aura été pour moi ! Je me vois déjà raconter mes aventures de spectateur à mes enfants, et de leur dire, tout plein de nostalgie,« tu vois, papa a eu une belle jeunesse quand même ». L’un de mes premiers coups de cœur musicaux a été le groupe Cold Bath. L’énergie sautillante de leurs albums Nomad et Something Left m’ont fait découvrir la scène rock genevoise.

Après un dernier concert en 2019, la formation revient aujourd’hui sous un nouveau nom ; exit Cold Bath et bonjour Beau Diable. Le groupe est composé du chanteur-guitariste Alex Merlin, de Jeremy Spagnolo à la guitare solo, d’Igor Gase à la basse, et de Baptiste Paracchini à la batterie. Ils viennent de vernir à la Gravière leur premier EP Soleil Rouge…

On a ici un EP de trois chansons: la première, Soleil Rouge, ensuite la malnommée La Dernière parce que… Bah… c’est la deuxième en fait, et la dernière, Je Suis un Garçon. Enfin pas La Dernière, qui est le second morceau, mais bien le dernier du disque… Donc la troisième chanson, pas la deux … BREF

Si je devais décrire L’EP en un mot, ce serait « apocalyptique ». On entre dans un monde qu’on nous dépeint comme « à feu et à sang » à la levée d’un « soleil rouge à la nuit qui tombe ». Perso, j’aime y voir une métaphore du réchauffement climatique à travers l’image d’une géante rouge qui engloutit notre planète.

Dans cette lancée, le titre « La Dernière » incite l’auditeur à « boire son verre, fumer sa clope, ce sera peut-être la dernière », alors que « gronde le ciel, tombent les arbres sur nos misérables égos » ajoutant que « quelque chose de beau naitra du chaos ». Concluant l’EP : « Je suis un garçon », est la track la plus intéressante de l’album à mes yeux. Le chanteur se revendique ici comme un mec cisgenre, mais à sa manière : en portant du vernis à ongles, des habits qu’on assignerait au femmes, par exemple… Et ça, ça fait peur. Résultat, on le harcèle, et lui se défend à travers cette chanson… Pour moi, c’est une chanson engagée : « on doit faire mieux que nos darons » dit-il, avoir moins de préjugés…

Moi qui m’attendais à écouter ne serait-ce qu’un soupçon de la précédente incarnation du groupe, je dois dire ce qui est… Beau Diable n’est pas Cold Bath. Alors que les chansons étaient en anglais, Alex Merlin chante ici en français. Je trouve que l’authenticité du chanteur s’en ressent d’avantage. Normal, quand on passe d’une langue étrangère à sa langue natale. Au-delà de ça, les morceaux sont d’un style rock beaucoup plus assumé, avec des influences venant du hard rock et du heavy métal.

La voix d’Alex Merlin est calme, posée, douce et rauque à la fois. S’il l’avait voulu, il aurait très bien pû partir dans des envolées rappelant celles de Kurt Cobain. Ici, il laisse l’arrangement, déjà bien intense, faire ce travail. Si je n’étais pas méga fan de ce choix artistique à la première écoute, j’ai fini par apprécier qu’il mette en valeur l’incandescente instru rock. Soleil Rouge de Beau Diable est un bel EP imprégné d’une énergie rock apocalyptique évoquant un dernier pogo, avant la fin du monde…


Chronique : Julian
Animation : Emma
Réalisation sonore : David et Léo
Première diffusion antenne : 3 octobre
Crédit photos : Beau Diable
Publié le 10 octobre

Une publication de Julian


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