Zebra en délire devant King Gizzard en live à Melbourne

-Ah te voilà Zebra, on te voit et on ne te voit plus, tu apparais et tu repars, un lundi par-ci un lundi par-là, tu gambades follement dans d’autres vallées ou tu as un coup de mou ?
Pardonnez-moi, Lola et vous chers Vostokiens et Vostokiennes, en effet, c’est un peu tout ça en même temps, il y a des choses qui se passent dans le milieu culturel et je dois être au four et au moulin, en ménageant la chèvre et le chou, sans mettre de l’huile sur le feu, serrant des mains dans le canton tout en préservant mon intégrité artistique, l’époque est folle, n’est-il pas, elle est folle et le monde continue de tourner !
– Je te sens un peu surmené, en ce moment.
Oui, mais ce n’est pas une raison pour faillir à ma mission du lundi, dans cette Quotidienne, car les artistes ont besoin de nous, regarde par la fenêtre: ils sont des milliers, ils nous écoutent, ils nous attendent…
– N’exagère pas, quand-même
Oui, c’est peut être too much… mais quand on vibre, on doit témoigner et transmettre notre énergie, c’est la moindre des choses ! Ah, il faut que je te raconte ma dernière grande émotion musicale. C’était vendredi soir, il était 23 heures. Écoute-ça.

Vendredi soir, donc, j’étais allongé dans mon canapé, casque sur les oreilles, branché dans une tablette sur laquelle je regardais, en direct, la retransmission du dernier concert de King Gizzard & The Lizard Wizard
– Tu peux répéter ?
King Gizzard & The Lizard Wizard ! Le meilleur groupe de psyché rock garage australien, voire du monde, me suis-je dit au bout des 1h et 28 minutes de leur concert à Melbourne, enregistré et filmé le 26 février dernier, en public, devant une petite foule debout et s’agitant sans masque.
– Quoi ? Comment ?
Oui, tu m’as bien entendu, c’était vrai, je l’ai vu, et j’en ai été doublement ému. Car au-delà de ce spectacle de rêve, le concert était bon, très bon, incroyablement fort et précis, sauvage et groovy. Le son était fantastique, l’énergie et la joie étaient visibles, du côté de la scène autant que de la fosse. Les excellents Tropical Fuck Storm leur avaient ouvert le show, et ensuite, shebam, bam, fuzz, wizzard, gizzard, lizard !
– Tu ne t’en es pas encore remis
Non, pas du tout, allez, écoute ce 2e extrait :

J’étais scotché. King Gizzard & The Lizard Wizard jouaient, en grande partie, des chansons de leurs deux nouveaux albums, KG et LW, et j’admirais le travail. Leur niveau de jeu actuel leur permet de figurer parmi les plus grands groupes de rock au monde. Leurs influences arabo-turques, leur tempo plus chaloupé, alliés à des structures toujours aussi complexes tout en restant abordables, en font un groupe incontournable.
– Et alors, ce concert en Australie, pourquoi, comment, qu’est-ce que… ?
En fait, l’Australie a un niveau de cas de Covid tellement bas qu’il peut à nouveau organiser des concerts ! Les nouveaux cas ne dépassent pas le nombre de 10 par semaine en moyenne, depuis janvier 2021. Comme chez leurs voisins neo-zélandais, ils peuvent se permettre d’organiser de grands événements musicaux légaux, sans distance et sans masque. Les Australiens, en plus d’avoir la scène rock la plus intéressante du moment, se permettent de nous narguer à distance et de le partager… pour notre plus grand bonheur.

– En fait, Zebra, tu es venu nous parler d’une magnifique expérience musicale dans ton salon
Une expérience que toi, et vous toutes et tous, pouvez vivre aussi chez vous ! Car ce concert est maintenant disponible gratuitement sur la page youtube de King Gizzard & The Lizard Wizard, et aussi en vente comme un album, avec un bon son, sur la page Bandcamp du groupe, au prix imbattable de 7,19 CHF.
– C’est donné
Oui, et je vous conseille de donner plus, car le groupe soutient activement la reforestation en Australie, pays durement touché par le changement climatique, et qu’au-delà du plaisir musical, si vous pouvez aussi permettre de replanter un arbre, vous vous sentirez tellement bien, aussi bien que moi, ce vendredi soir, dans mon canapé, casque sur les oreilles, grand sourire, picots dans la colonne, électricité dans la nuque, éruption dans la tête… Même chez moi, c’était la fête.

KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD « Minimum brain size » (Live in Melbourne ’21)

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Chronique : Zebra
Production : Clorinda
Réalisation : Alexandre
Crédit photo : Sub-Lation
Date de diffusion : 22 mars 2021
Mise en ligne : Valérie
Publié le 23 mars 2021

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