Une pièce radiophonique pour atteindre l’idéal théâtral

« De Profundis », c’est un projet novateur à ses débuts, puis une étrangeté sonore éclose d’un printemps particulier. Le comédien Adrien Zumthor et Iris Meierhans, instigatrice du projet, nous en parlent au Théâtre de l’Orangerie.

C’est au départ une expérimentation de laboratoire, la volonté de créer la pièce parfaite selon le public. Une vingtaine de personnes plus ou moins proches des rangs des spectateurs échangent et réfléchissent sur ce qu’elles veulent voir sur scène, tant dans la forme que dans le fond. Ces créateurs improvisés choisissent l’auteur, les comédiens, le metteur en scène. Magali Mougel hérite de la page blanche, de la plume et des indications de ces 19 commanditaires. Il sort de cette combinaison une comédie palpitante aux accents d’effondrement.

Une simple histoire de panne d’ascenseur. David est en charge de la réparation, il a exactement 54 minutes devant lui, sinon… Conséquence sur conséquence, impliquant tour à tour son employeur, sa copine, les habitants de l’immeuble, sans parler du nid de criquets parasitant le mécanisme, le compte à rebours est lancé, les calamités sont sur le point de s’enchaîner.

Yvan Rihs met tout ça en scène. Quelques répétitions, puis la crise. Le monde tombe en panne, la faute à la pandémie coincée dans les rouages de la machinerie. Le théâtre n’est pas épargné. C’est alors qu’une nouvelle idée survient. Pour Yvan Rihs, habitué du jeu musical et sonore, c’est une sortie de secours providentielle : la pièce parfaite sera radiophonique. Le travail se poursuit donc, et de plus belle, Andrès Garcia aux commandes de la composition musicale et sonore. Sur scène, les comédiens lisent avec rythme et précision et le compositeur les accompagne de ses arrangements.

Et ce titre alors ? « De Profundis » évoque un psaume biblique, celui de la prière aux défunts. Mêlée à une malheureuse invasion de criquets, celle-ci semble s’appliquer à toute une humanité prise au piège d’un ascenseur comme d’un déferlement de plaies apocalyptiques toujours plus susceptible de se déclencher minute après minute. La pièce parfaite, reflet de ce que veulent les spectateurs, est donc à la fois passablement clairvoyante, par son texte écrit avant ce printemps, et victorieuse de cette période ardue, écartant l’obstacle cachant la vue au monde du spectacle en 2020 pour devenir une pièce unique en son genre.

« De Profundis » sera enregistrée en public au Théâtre du POCHE/GVE, en collaboration avec La Bâtie-Festival de Genève et diffusée en direct sur Radio Vostok ce mardi 8 septembre 2020.
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Invités : Adrien Zumthor et Iris Meierhans
Interview : Lucie et Stefania
Coordination générale : Fanny
Production : Fanny
Réalisation : Namrata et Alexandre
Coordination technique : Pablo
Crédit photo Une : Kelly
Crédit photo Background : La Bâtie-Festival de Genève
Date de diffusion : 3 septembre 2020
Rédaction et mise en ligne : Kelly
Publié le 5 septembre 2020

Une publication de Lucie