Tu seras ma Sérotonine: que vaut l’EP La Mer Se Dessine ?
Aujourd’hui on parle de musique électronique, de chaleur, pas de câlins, certes, mais de Sérotonine. Ce groupe est composé de cinq amis qui se sont rencontrés sur les dancefloors de La Chaux-De-Fonds. Ils viennent de sortir « La mer se dessine » sur un tout nouveau label, LCD83.
En s’inspirant des racines de la house, de la dance et de la culture acid rave anglaise, ils n’ont qu’un seul but : nous faire danser jusqu’à épuisement. Voyons voir si l’objectif est atteint…
L’EP commence avec « Mon Amour ». Ça débute avec une instru électro-pop à cadence plutôt lente. Le chanteur entonne des paroles simples, d’une voix, il faut le dire, très approximative.
Ceci dit, ajouté au fait que les instruments sont enregistrés tel quel sans beaucoup d’effets sonores ajoutés, ça donne une allure très « crue » au projet ; presque l’équivalent « garage-rock » de la musique électronique. Ça se défend !
Puis, le tempo s’accélère et transforme le morceau en prod house qui a toute sa place au mythique club Haçienda de Manchester, lieu de naissance de la culture rave dans les années 80s ; c’est ici que le projet commence réellement.
La deuxième chanson s’intitule « Long à mon goût ». Là, on réalise que l’écriture n’est pas leur point fort : « tous les jours je veux faire la fête mais dans ma tête c’est pas la fête » ; ça rime « fête » avec « fête » quand même.
D’ailleurs le groupe fait usage d’un artifice qui consiste à faire passer une phrase pour un refrain, en la répétant à outrance. Je le conçois, pas besoin d’écrire du Baudelaire ; le but, ici, c’est de faire bouger des culs. Mais là, c’est cheap, et trouve ça dommage.
Après, je suis mauvaise langue, si les lyrics ne sont pas un bijou, les thèmes abordés ont le mérite d’être universels, évoquant l’amour, ou, dans ce cas-ci, la fête à laquelle on va dans un état mental peu joyeux.
Et rassurez vous, les prods rattrapent ces lacunes: vers la fin, un motif mélodique introduit par des « na na na » suivi d’un chœur entonnant « c’est un peu long à mon goût » aboutissent à un climax dantesque qui rappelle les heures de gloire de l’eurodance des nineties.
Enfin, « La Mer Se Dessine » d’une durée de onze minutes, est, selon moi, la meilleure track au niveau de l’écriture ; l’artifice de la répétition est moins évident, et le texte est suffisamment vague pour que l’auditeur puisse s’y identifier facilement.
On a donc un vrai couplet, et un vrai refrain, le tout dans une ambiance new wave, sous les auspices d’une section rhythmique fait danser les synthés, et nous aussi. Quand le chanteur a fini, l’instru monte en intensité. Les claviers deviennent plus imposants, et nous incitent à nous abandonner à nos ardeurs « dancefloresques ». Si le but est de faire danser, alors mission accomplie.
Cette œuvre me rappelle une autre que j’avais chroniqué il y a quelque temps, Motif de Psycho Weazel. Je pense que c’est parce qu’un des titres qui s’y trouve, « Encore », arrive mieux à mêler belle écriture et sonorités dansantes, là où Sérotonine a encore un peu de mal. Par contre, leur projet est à son meilleur lorsque les musiciens laissent leur prods s’exprimer.
Dans l’ensemble, que vous aimiez les soirées house et techno, ou que vous aimiez dessiner la mer, cet EP est à se mettre sous les oreilles ! Et si vous appréciez « La mer se dessine » de Sérotonine, vous adorerez Motif de Psycho Weazel !
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Chronique : Julián
Animation : Emma
Réalisation sonore : Benno
Première diffusion antenne : 28 novembre
Crédit photos : Sérotonine
Publié le 29 novembre
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