« The Lost Daughter » sur Netflix : une maternité troublante
C’est l’adaptation d’un roman d’Elena Ferrante, « Poupée volée » et le premier film en tant que réalisatrice de l’actrice Maggie Gyllenhaal. Elle y dirige Olivia Colman qu’on a vu notamment dans « La favorite » ou encore la magnifique série « Fleabag ».
L’été bat son plein. Leda (Olivia Colman), professeure de littérature d’une cinquantaine d’années, passe ses vacances sur une île grecque. Elle cherche à se reposer et à flâner. Leda parle peu aux riverains, elle veut rester seule et n’hésite pas à la faire savoir.
Sa recherche de calme et de tranquillité est bousculée par l’arrivé d’une grande famille originaire de la région. Au sein de ce groupe, une jeune femme attire très vite son attention, Nina.
Leda ne peut s’empêcher de l’observer de loin. Elle semble étudier tous ses gestes, ses mimiques, ses réactions, mais aussi sa relation avec sa fille et son conjoint. Elle développe une obsession pour cette femme. Plus elle l’observe, plus elle se remémore sa propre maternité. Elle est submergée par des souvenirs du temps où elle-même était jeune mère.
Le film bascule dans un drame psychologique lorsque la fille de Nina s’égare et reste introuvable quelques heures. Leda la récupère saine et sauve, mais le drame n’est pas là…La fillette a perdu sa poupée lors de son escapade. Elle en devient inconsolable. Nina est infiniment reconnaissante envers Leda. Elle ne se doute pas une seule seconde que la poupée de sa fille est en réalité dans le sac de Leda. On ne peut s’empêcher de se demander : pourquoi ce geste ? D’autant plus que la petite est tout bonnement horrible. Son doudou lui manque et elle fait vivre un enfer à sa mère.
Leda en devient troublante. On ne sait pas si son attitude relève de la folie ou du désespoir. Ses interactions sont maladroites, presque gênantes. Quelque chose cloche sans que l’on sache dire quoi. Puis, on comprend petit à petit le parcours de Leda grâce à des images de flash-back. Propulsée dans ses souvenirs, on découvre la détresse dans laquelle elle se trouvait à l’époque où elle-même était jeune mère.
Dans The Lost Daughter, les portraits de Nina et Leda se croisent. Le film aborde le sujet de la maternité sans tabou. Comment faire lorsqu’on réalise que le rôle de mère est trop lourd à porter ? Ou encore lorsqu’on ne veut plus du tout de ce rôle ? Leda, qui nous semble en premier lieu tout bonnement perturbée, finit par nous toucher, car elle évoque une mère en dehors des sentiers battus et pourtant si humaine.
The Lost daughter soulève énormément de questions, sans prétendre donner de réponses. Et c’est tant mieux. Le filme bouscule les lignes. Vous vous en souviendrez !
Chronique : Bathsheba
Animation : Charly
Réalisation : Téo
Première diffusion antenne : 18 janvier 2022
Mise en ligne : Bathsheba
Crédit photo : © Yannis Drakoulidis/Netflix
Publié le 28 janvier 2022
Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast
Commentaires
Pas encore de commentaire pour cet article.