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La QuotidienneMusique

The Blue Stones – Metro: Rien n’arrête l’indie-rock canadien

Lionel | 10 avril 2025

-Le groupe se définit à travers plusieurs styles: blues-rock, indie-rock, space-rock, rock psyché… En bref, beaucoup de styles différents, avec une base commune. Le duo rock originaire du Canada sort son quatrième album studio, un beau bébé de 16 titres sobrement intitulé ‘’Metro’’. Alors, est-ce qu’il y a un message derrière ce titre, comme si la vie était une avancée inexorable dans un long tunnel sombre, entrecoupée de quelques oasis de lumière sous la forme de néons grelottants?
Eh bien, on en est pas loin. Les membres expliquent que le métro est une métaphore de la lutte entre la personne que les autres veulent qu’on soit et qui on est réellement. Ça parle de rébellion, de dualité, et de recherche de soi. Le fil rouge de l’album est entretenu par de petits interludes de voix de métro, ce qui explique le nombre de titres. Petit à petit, l’annonceuse renvoie à l’introspection à travers un jargon venu tout droit du M2 de Lausanne (bien sûr). ‘’Next stop is… shit’’, comme si l’annonce du prochain arrêt nous renvoyait à l’errance dans la recherche de soi.

-En tout cas, ça pose le décor pour un album bien dark, et ça suit au niveau de la composition.

-L’ambiance générale de l’album tourne autour de moments catchy entrecoupés de gros sons puissants et saturés. On a bien cet aller-retour dans ‘’Come Apart’’, un morceau sur le poids du monde et l’envie de le repousser. Un riff qui avance inexorablement, puis une progression vers une partie qui pète un peu plus.
Malgré les similitudes, surtout avec la voix-mégaphone, il ne faut pas voir ce groupe comme un Royal Blood n°2, même si on est très tenté-e-s. Contrairement à Royal Blood qui va nous balancer de l’énergie brute et sans filtre en pleine face, Blue Stones sont vraiment à l’aise dans des compos plus groovy. On le sent dans la construction des morceaux: Les morceaux s’enchaînent bien, les éléments sont cohérents, les transitions marient bien les différentes parties, et l’énergie est… bah elle est là, même si y a quelque chose qui m’a dérangé tout au long de l’album…

-Évidemment, vous êtes jamais content-e-s, les batteureuses.

-Plutôt d’éternel-le-s insatisfait-e-s en quête d’authenticité, surtout quand ça concerne la patate d’un morceau. Honnêtement, j’ai été assez déçu du mix de la batterie, et c’est un défaut se remarquait particulièrement dans les parties plus lourdes. Même avec mes écouteurs, ça manquait cruellement de pêche. En gros, mon corps voulait sauter dans tous les sens, mais la tête penchait plutôt pour garder une attitude plus retenue, en mode ‘’non, on y est pas encore’’. La caisse claire sonne très bien pour les parties pop, mais dès que ça doit péter, on aimerait se faire inonder par les cymbales et le grondement du kick, et entendre la caisse claire nous mettre un ‘’KAH’’ bien sec qui transperce tout ce fourbi. Comme quoi, il ne suffit pas d’ajouter du grain pendant le mix pour donner un style psyché. C’est dommage, cette pauvre batterie beaucoup trop dans le feutré sur ‘’Your Master’’, alors que c’est le morceau d’ouverture de l’album. On attend le #jesuisbatterie pour qu’enfin on arrête de mixer cet instrument trop en retrait par rapport au reste.
Par contre, qu’est-ce que ça doit tabasser en live, surtout que le jeu de batterie tient clairement la route (ou les rails, en l’occurrence). Justin Tessier, le batteur des Blue Stones, a un jeu très complet, entre ghost notes subtiles et petites fioritures sur le hi-hat, et on a même un changement de caisse claire en plein milieu de ‘’Jesse James’’. Ce morceau en particulier est très complet, avec beaucoup de changements d’ambiances qui servent à merveille le morceau – mais qu’on écoute pas tout de suite, faut attendre la fin de la chronique. Globalement, Blue Stones ont pas vraiment forcé sur les arrangements. On a à quelques reprises des morceaux très classiques, comme ‘’Hazy’’ ou ‘’Happy Cry’’ où on est pas loin d’une ballade rock à la Nickelback. Parfois, un synthé vient s’insérer dans un titre ou un autre, mais c’est tout. C’est pas forcément un mal, la plupart des titres ont vraiment l’identité de Blue Stones, mais on sent quand même que les deux compères ont envie de prendre certains risques pour ne pas s’enfermer dans un style trop répétitif. C’est le cas de ‘’Kill Box’’, où on va carrément retrouver une instru qui nous renvoie à du bon gros rap sauce 90’s.

-On verrait presque Cypress Hill ou IAM débarquer et poser un texte là-dessus.

-The Blue Stones nous ont en tout cas laissé un album avec beaucoup de surprises, et beaucoup de caractère. Si certaines parties heavy manquent un peu de puissance, c’est pas une généralité, et encore une fois, c’est pas Royal Blood – même si on a très très envie de les comparer. Il faut voir ‘’Metro’’ comme du gros indie-psyché mixé comme de l’electro-pop. Parfois, ça dessert un peu l’énergie des morceaux, mais de manière générale, le mix est tout à fait approprié à l’album. Alors prends ton ticket (ou pas hein, je suis pas contrôleur), grimpe dans le métro, et laisse-toi emporter sur les rails de Blue Stones.

-Et chose promise, chose dûe, on s’écoute ton coup de coeur de l’album, ‘’Jesse James’’.

Chronique : Lionel
Animation : Emma
Réalisation : Laure
Première diffusion antenne : 07 avril 2025
Crédits photo vignette: Eugene Tumusiime
Crédits photo fond: Nick Fancher
Publié le 10 avril 2025

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Une publication de Lionel


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