Sortie de l’EP dansant de Reda Saiarh

Je sais pas ce que t’en penses, mais moi ce mois de novembre je savais plus où donner de la tête niveau offre culturelle à Genève. Entre Les Créatives, le festival Emergentia, le GIFF, Filmar, c’est dur de s’en sortir pour voir tout ce que je voulais et sans me laisser aller dans des crises de FOMO aigües…
Et en plus au milieu de tout ça, il y a aussi des super évènements indépendants, comme par exemple mercredi dernier le 24 novembre.
Ce jour-là c’était pas seulement la Saint-Flora (qui est une jolie fête quand même), c’était aussi la sortie officielle du premier EP en projet solo de Reda Saiarh.
Reda, figure solaire de la scène électronique de Genève, plein d’énergie et qu’on croise toujours avec le sourire. Il est connu entre autres en tant que moitité de Ramin&Reda , donc cofondateur de ce duo très actif de DJ genevois. Mais là c’est en solo qu’il sort son premier EP , « let’s dance ». Cet EP de 4 titres vient de sortir en format vinyle sur le label Afrobotic Musicology aka AM, label basé à Rotterdam qui présente des univers différents, avec pas mal de mélanges de genres. On y trouve des edits et des productions originales, le tout parsemé de beaucoup de créativité. L’EP démarre par le morceau éponyme, Let’s dance, qui est aussi le plus rapide avec un BPM aux alentours de 120, le hi hat et la snare sont très mis en avant et il y a une ligne de basse bien présente, c’est donc la formule parfaite pour inviter à la danse. C’est en fait un clin d’oeil à David Bowie, avec des références à son morceau Let’s dance, dont l’introduction et le refrain sont samplés ici… dans un remix plus «acidifié ». Cet hommage à la musique dansante en général trouve tout son sens suite aux multiples confinements pendant lesquels le désir de se défouler et de danser était très fort.
Après ça, vient Quinz Lord, morceau purement original et dédié au chat de sa copine, dont le miaulement samplé vient apporter une touche ésotérique à l’ambiance. On entend même Reda s’adresser à lui : « Quincy, cette musique est pour toi. » (…). Moi j’adore ce morceau, le rythme est entrainant avec un BPM parfait, pas trop lent pas trop rapide. On trouve des synthé très vintage, et pleins de Reverb dans la voix. L’ambiance est envoutante et mystérieuse, surtout avec ce sample inattendu de miaulement de chat. Il pourrait bien être
servi par un clip onirique au milieu d’un club underground, sorte de voyage initiatique où l’on pourrait se perdre dans des sous-sol mal éclairés avec plein de personnages colorés ….

La troisième track de l’EP s’appelle E-O, coécrit avec Thomas Lavanchy, et nous offre une intro comme je les aime. Par étapes. D’abord la drum seule, puis un peu de synthé puis un peu de voix et puis tout. Tout est très précis, le rythme est à la fois planant avec des nappes de synthé et un arpégiator, en même temps très organique avec une base rythmique percussive. Le kick est bien ancré, on entend moins de lignes de basse et ça donne un caractère différent des autres morceaux . C’est donc une très belle collaboration au milieu de cet EP …

Et puis il y a le dernier morceau, appelé I love you. C’est un hommage cette fois à Yello, groupe de composition électronique très envoutant. Trois de leurs morceaux sont samplés sur cet edit. On retrouve le même processus, l’intro avec une base rythmique encore plus
tribale, puis les synthétiseurs qui rentrent. Personnellement, je ne m’attendais pas à cette entrée un peu hollywoodienne de l’harmonie, très vintage de nouveau. Mais c’est une agréable surprise. On a envie d’écouter ça en voiture dans une route de montagne sans embouteillages. Et de rouler avec le paysage qui défile, en balançant la tête en rythme.
Dans la place du texte un peu à la Gainsbourg, il y a un petit air de « je t’aime moi non plus » dans le duo homme/femme. D’ailleurs j’aurais presque eu envie d’un texte en français pour cette track. Mais son I love you en anglais fonctionne très bien et serait digne d’une
bonne bande son d’un Jim Jarmush moderne.
Écoutons-le en entier ce morceau, et foncez découvrir cet EP de Reda Saiarh tout frais, très original et local, qui nous donne définitivement envie de danser.

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Chronique : Flora
Réalisation : Zion
Première diffusion antenne : 6 décembre 2021
Crédit photo : Reda Saiarh EP
Mise en ligne : Valérie
Publié le 25 décembre 2021

Une publication de Radio Vostok