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Sauver le lien entre artistes et public

Stefania | 22 octobre 2020

Les Résiliences Sonores reviennent avec une série de tables rondes où constats et questionnements sur la scène locale musicale sont à l’honneur. Les Résiliences Sonores, c’est au départ un projet lancé par le collectif Wav33 et qui, pendant le confinement, a permis de diffuser en live streaming 85 sessions musicales, permettant aux artistes et acteurs culturels de la région de partager leur univers musical lorsque les espaces de partage et d’expression habituels se sont vus obligés de fermer leurs portes. Une première session qui s’est tenue du 29 mars au 19 juillet pour un projet qui se renouvelle maintenant avec ce volume 2 : quatre tables rondes pour quatre sujets touchant au monde de la nuit et de la musique locale, à leur adaptation à la crise et à leur survie.

Radio Vostok a accueilli dans ses locaux la première où Reda de Wav33, Raphaël du Piz Palü, Meryl d’Epic Magazine, Agathe et Semion de Radio 40 et Charles de Radio Vostok partagent leur expérience. Stefania pose les questions pour qu’ensemble, ils tentent de répondre à : Comment garder nos liens et communiquer dans le contexte actuel ? Autour de cette première table, tous jouent un rôle prépondérant dans la diffusion culturelle de la région. Que ce soit en tant que radio, collectif, magazine ou festival réinventé, les plateformes sont nombreuses et se diversifient de plus en plus en ces temps singuliers pour continuer à entretenir les liens nécessaires à la survie musicale locale, voire même pour en créer de nouveaux. Les différentes plateformes relayent sans relâche l’actualité culturelle, s’adaptent à la situation pour la faire perdurer. Les invités nous racontent les innovations nécessaires à la survie de leurs projets et du domaine artistique musical.

Semion et Agathe de Radio 40 présentent leur projet, né le vendredi 14 mars, date du début du confinement genevois, qui les a poussé dans le monde encore inconnu de la radio, afin de réinvestir l’énergie prête à l’emploi frustrée par les annulations soudaines de ce week-end marquant. Le succès était au rendez-vous, Radio 40 continue d’ailleurs de diffuser sa programmation faite d’une matinale, de contributions variées, de live comme de pré-enregistré. Un réseau qui se tisse et s’agrandit au fur et à mesure, une radio qui se diversifie et projette de se mettre aux extérieurs.

Meryl, rédactrice en chef d’Epic Magazine, nous raconte le confinement pour le journal. De promotion des artistes et d’événements, le magazine se concentre sur les premiers, dans le besoin de diffusion et de visibilité, alors que les seconds sont presque tous annulés pour un temps. Une nouvelle manière de transmettre les informations s’envisage, le journal publie sur son site depuis 6 ans, poste occasionnellement des portraits sur sa chaîne Youtube et est également présent sur Soundcloud. Avec la crise, les plateformes utilisées se sont diversifiées, l’utilisation des réseaux sociaux a augmenté et de nouveaux espaces d’expression se sont ainsi ouverts, offrant aux artistes de instants de carte blanche.

Chez Radio Vostok aussi, des adaptations ont dû être faites. Charles nous explique la difficulté de changer brusquement un système de production bien installé depuis 2011 pour privilégier le travail à distance. Interview depuis la maison, rediffusion audio et vidéo sur les réseaux, Radio Vostok a elle aussi tendu vers la création de nouvelles plages d’expression libre, avec Quartier Libre le dimanche soir, ainsi que Culture Virale, émission qui montrait qu’il n’y avait pas que le virus qui pouvait se propager rapidement de personne en personne, mais que la culture aussi avait un potentiel de propagation heureusement important.

Raphaël, musicien et membre de l’équipe fondatrice du Piz Palü, raconte l’édition particulière du festival cette année. Une édition classique n’étant pas envisageable, trois jours ont été consacrés à l’élaboration d’un projet navigant entre le live et le studio. Six groupes se sont succédés pour enregistrer dans le hangar habituellement utilisé pour le festival, encourageant la collaboration des uns avec les autres. Le résultat de ces trois jours fait appel à plusieurs supports : les clips des morceaux enregistrés à venir, le premier sortant ce vendredi 23 octobre, une compilation vinyl prévue pour l’année prochaine, ainsi qu’un documentaire sur cette édition particulière.

Ces innovations ont permis à ces différents projets de tenir bon, de se réinventer, de réanimer autant que possible une scène locale ralentie et trop silencieuse. Une volonté d’archivage, de conservation de la mémoire et des traces, surgit d’un moment de calme imposé. Une fois la frénésie de la vie pré-Covid19 bien loin, la nécessité de valoriser ce qui est fait implique de rendre disponible ce contenu fait pour appartenir à tout le monde, la musique qui est faite pour toucher tout le monde. Des formules de diffusion et de contact différentes, avec le streaming, des modes hybrides pour éviter l’essoufflement de cette méthode : le renouvellement ne s’est pas arrêté à la période du confinement. La sortie de celui-ci a à nouveau demandé passablement de réflexions et d’adaptations, et ça continue en cette remontée des mauvaises nouvelles. Mais les différentes plateformes locales tiennent bon, les liens résistent et se créent, preuve en est avec les invités de cette table ronde, qui ne se connaissaient pas avant la crise, mais ont tous communiqué plus ou moins directement au moment de la crise, collaborant ainsi d’autant plus les uns avec les autres.

La deuxième table ronde a lieu jeudi 22 octobre au Zoo pour une discussion sur le rôle d’un lieu culturel dans le développement d’une scène locale. Elle sera suivie d’une réflexion autour des enjeux pour la scène culturelle nocturne genevoise post-Covid19 le jeudi 29 octobre à la Gravière. La dernière table ronde de ce second volume des Résiliences Sonores se tiendra le jeudi 5 novembre à Bongo Joe et portera sur la pertinence du format physique dans la musique actuelle.

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Invités : Reda de Wav33, Raphaël du Piz Palü, Meryl d’Epic Magazine, Agathe et Semion de Radio 40 et Charly de Radio Vostok
Interview : Stefania
Production : Clorinda
Réalisation : Alexis et Namrata
Crédits photos : Piz Palü
Date de diffusion : 15 octobre 2020
Mise en ligne : Kelly
Publié le 22 octobre 2020

Une publication de Stefania


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