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Romain Gary : l’enchanteur désenchanté

Martin | 21 février 2024

Évidemment, quand j’ai vu que François-Henri Désérable et Maria Pourchet avaient écrit un nouveau film sur Romain Gary intitulé « L’Enchanteur », je me suis empressé de le voir.

On ne défend plus la réputation de Romain Gary. Lauréat du Prix Goncourt en 1956, héros de la résistance, ambassadeur de France, ses livres s’arracheront pendant des années. Mais quand il sort un livre sur la perte de puissance sexuelle, c’est le début d’un manque d’enthousiasme de la presse. On l’identifie tout de suite à son roman, on dit que sa prose est la hauteur de sa vigueur : elle s’essouffle, il semble fatigué, comme s’il avait déjà tout dit.

Pour déjouer cela, Romain Gary fait ce qu’il a toujours fait. Le caméléon change d’identité, et il commence à écrire sous le pseudonyme d’Émile Ajar. Et là la critique s’emballe. Mais qui est cet Ajar à la prose si fraiche, les idées si nouvelles, les histoires si inédites ?

Le film commence juste après la parution du roman « La vie devant soi », quand Romain Gary fera passer son cousin, Paul Pavlowitch, pour l’écrivain secret Émile Ajar. Il va sans dire que tout le monde tombe dans le panneau.
Tout le monde, sauf Adèle, étudiante à la Sorbonne qui prépare une thèse sur Romain Gary. Elle commence par croire que Ajar plagie Gary, puis elle va, lentement, marcher vers la vérité.

C’est une histoire incroyable que cette machination qui lui a fait remporter par deux fois le Prix Goncourt. Mais, malheureusement, le film, pourtant bien écrit, ne parvient pas à nous redonner toutes les émotions de ce grand moment.

Charles Berling, dans le rôle de Gary, est excellent. Il incarne parfaitement l’écrivain, avec des répliques et des moues qui pourraient lui appartenir. On aurait peut-être voulu plus de puissance : Gary faisait 1m84 – une taille impressionnante pour l’époque, et était très athlétique, avec une voix grave. Pierre Perrier aussi est très crédible, c’est le portrait craché du vrai Pavlowitch. Le patron de Lipp est génial, tout comme le professeur de thèse de la Sorbonne.

En revanche, Adèle, jouée par Claire de La Rüe du Can m’a énervé tout du long, ruinant presque le film à elle seule. Son personnage et ses répliques étaient quelque peu irritants, mais j’ai trouvé son jeu d’acteur franchement moyen. Plusieurs autres erreurs de casting sont à regretter, comme Miranda Raison, dans le rôle de Jean Seberg. Bien qu’Anglaise, on dirait une Française qui imite l’accent anglais. Son personnage manque de profondeur, on ne retrouve pas l’icône de l’époque qu’était l’actrice. Vraiment dommage.

En somme, je voulais vraiment aimer ce film. Et je pense que je l’ai apprécié malgré tout, merci à son sujet et à son écriture. Mais je suis convaincu que d’autres acteurs auraient pu faire en sorte que je le revois.


Chronique : Martin
Animation : Emma
Réalisation sonore : Lorenzo et Martin
Première diffusion antenne : 19 février 2024
Crédit photo vignette : Christophe Lartige – FTV
Crédit photo une : Jean- François Baumard – FTV – 247 Max
Crédit photo fond : FTV – 247 Max
Mise en ligne : Valérie
Publié le 21 février 2024

Une publication de Martin


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