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Platzspitzbaby, nommé au prix du cinéma suisse

Léa Eigenmann | 15 mars 2021

Le Prix du cinéma suisse, c’est dans deux semaines, et Léa est venue nous parler un peu de notre cinéma national…

Ben oui, on n’en parle pas assez du cinéma suisse, non ? Pourtant, il se passe quand-même pas mal de choses… courts métrages, documentaires, cinéma d’animation, tous ces types de productions suisses seront représentés le 26 mars lors de la remise des Prix du cinéma suisse.

Parmi les films nominés, on peut déjà en relever quelques-uns ?

Alors parmi les longs métrages de fiction, il y a des titres qu’on connaît bien, comme Platzspitzbaby, dont vous avez sans doute déjà entendu parler. Réalisé par Pierre Monnard : il a connu un gros succès public et dépassé les 300’000 entrées en Suisse Alémanique, avant même sa sortie sur les écrans romans. Platzpitzbaby est nominé pour le meilleur film de fiction, le meilleur scénario, le meilleur montage et deux fois pour meilleure interprétation féminine… une occasion de faire un petit retour sur ce long métrage sorti en 2020.

A ce qu’il me semble, Platzspitzbaby, ça parle de drogue et d’histoire suisse ?

Eh oui, au premier abord, les termes « drogue » et « histoire suisse » ensemble ça paraît pas aller de soi, et pourtant.
Platzpitzbaby est une adaptation du livre autobiographique de Michelle Halbheer. Elle y raconte son enfance chaotique, élevée par une mère toxicomane. C’est là, en fait, que l’histoire suisse intervient. Pendant près d’une décennie, de 1980 à 1990, le parc du Platzspitz, à Zurich, a accueilli en toute légalité jusqu’à 3000 toxicomanes par jour, et est ainsi devenu la Mecque européenne de la drogue.
Alors je ne sais pas vous, mais du haut de mes 25 ans, je n’en savais à peu de choses près… rien ?!
Et en tout cas pas qu’après l’évacuation du parc, en 1992, les toxicomanes et leurs enfants avaient été placés dans des appartements un peu partout autour de Zurich, et livrés à eux-mêmes. C’est cet après que raconte le film de Pierre Monnard. Le quotidien, les courses, l’école, la solitude, bien loin du chaos du Platzspitz.

Et qu’est-ce que ça donne à l’écran ?

Ça donne un film qui marque. En premier lieu grâce à ses deux protagonistes, Mia 11 ans, et sa mère Sandrine, deux personnages féminins complexes, incarnés par un duo d’actrices très impressionnant.
Alors cinématographiquement parlant, ce n’est pas d’une grande originalité, mais le contenu reste assez précieux.
D’abord, parce que, loin de tomber dans la caricature du film sur l’addiction, Platzspitzbaby reste toujours plus près de Mia que de sa mère. On passe donc pas mal de temps dans les tribulations d’adolescents qui font leurs premières expériences, celles qu’on a toutes et tous vécues, mère toxicomane ou pas. C’est là, pour moi, une des forces du film : nous montrer une vie d’adolescente avant tout. Mais c’est aussi précieux parce que le propos, encore plus que la forme, est parlant : en Suisse, il y a actuellement environ 100’000 enfants qui vivent avec un parent alcoolique ou dépendant à une substance… un chiffre qui donne envie d’en entendre parler un peu plus.

Alors là vous vous dites… elle est bien glauque cette fin de chronique… mais je ne vais pas vous laisser comme ça : le Prix du cinéma suisse, c’est bien, mais la véritable bonne nouvelle pour les cinéphiles, c’est qu’avant la cérémonie, la semaine du 22 au 28 mars se tient une « semaine des nominés ». Une semaine durant laquelle tous les films nominés, dont Platzspitzbaby, sont accessibles en ligne, pour la modique somme de Frs 5.- la séance. De quoi se faire une très belle semaine de cinéma…suisse !

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Chronique : Léa
Réalisation : Alexandre
Crédits photo : DR
Date de diffusion : 8 mars 2021
Publié et mis en Une le 15 mars 2021 : Karine

Une publication de Léa Eigenmann


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