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CultureExposLa Quotidienne

Ouvrir les yeux sur l’art contemporain africain

Estelle Sauser | 14 mai 2022

Au cœur du quartier des Grottes, à deux pas du studio de Radio Vostok, s’est ouvert il y a quelques semaines de cela un nouvel espace dédié à la promotion de l’art contemporain africain. C’est le projet de Filafriques, un acteur engagé, basé en Côte d’Ivoire et porté par sa fondatrice Carine Biley. Son objectif, est premièrement de faire connaître l’art contemporain africain au public suisse, mais surtout d’en explorer la richesse, la diversité et la pluralité, en mettant en avant le travail d’artistes résidant sur le continent africain ou issus de la diaspora.
Et quoi de mieux pour un tel projet, que de collaborer avec la boutique Afrikalab ?

Pour ceux qui ne sont pas familiers, c’est quoi Afrikalab ?

Afrikalab c’est la première boutique afro de Genève, mais ça ne se limite pas à ça. C’est également un atelier, un espace d’échanges et de rencontres, et depuis avril 2022, ce sont les colocataires de la galerie Filafriques.

Le partenariat entre Filafriques et Afrikalab est né de la rencontre entre Carine Biley et Perrine Bah Yabi, elle aussi partenaire d’Afrikalab et cofondatrice de la marque de vêtements et de tissus made in Africa « Wax Up Africa ». Tout comme Afrikalab ne se borne pas à la vente de produits africains, Filafriques a pour vocation d’être plus qu’une galerie. De devenir un lieu de rencontres et de transmission autour de l’art contemporain africain. C’est donc assez naturellement que le partenariat entre les deux entités s’est scellé.

Ce qui m’amène à parler de la première exposition « Ouvre les Yeux ». Séparé sur deux lieux, la galerie Filafriques aux Grottes et le Qafé Guidoline aux Pâquis, 50 photographies du jeune photographe ghanéen Samuel Darko Awuku alias Roasted Kweku sont présentées. Déniché sur Instagram, Carine Biley a eu un coup de cœur pour cet artiste et n’a pas hésité à mettre en avant son travail pour l’ouverture de sa galerie. « Ouvre les Yeux » c’est une invitation à voir la beauté partout, mais également à payer attention aux détails des clichés, qui dans leur puissance et leur beauté racontent toute une histoire.
Ce sont surtout des visages et des corps ébènes dans des mises en scènes très esthétiques. L’artiste dit s’inspirer surtout de ses proches et de sa culture, pour transmettre son histoire.

Sur son Instagram, chacune de ses publications est accompagnée de textes inspirés par ses photographies. Il parle de la dominance, de couleurs qui pleurent, de pourquoi tenir bon.
Ses textes font parler ses images, mais ils émanent aussi de détails. Car en y regardant de plus près, les éléments de décor utilisés par Roasted Kweku sont souvent rudimentaires. Et ce n’est pas une affirmation péjorative ; c’est là aussi que réside sa force en tant qu’artiste : réussir à mettre en valeur des fruits, des objets du quotidien, des conserves ou des couverts, en les détournant de leur usage premier, et en révélant la beauté.

Et des rencontres sont organisées autour de l’expo ?

Oui comme je le disais en introduction, Afrikalab est aussi un lieu d’échanges, et le partenariat avec Filafriques et Roasted Kweku ne fait pas exception. C’est pour ça que le concept d’Art’pero, a été mis en place. Des rendez-vous les jeudis soir, pour échanger autour des thématiques abordées par les photographies. C’est l’occasion de se rencontrer, de décrypter les œuvres et de d’en apprendre plus sur la démarche de l’artiste, en confrontant ses propres interprétations avec la vision de l’artiste.
Le prochain rendez-vous Art’pero ce sera le 12 mai de 18 :30 à 21 :30 et l’inscription est obligatoire.

Filafrique a aussi un autre projet inédit d’abonnement art ? Qu’est-ce que c’est ?

Oui, Carine Biley a de la suite dans les idées. Le concept d’Art my life bouscule les codes traditionnels de consommation de l’art et part d’un constat simple ; la meilleure façon de découvrir un œuvre d’art est de vivre avec elle. Et l’abonnement Art my life permet de découvrir une œuvre de la collection de Filafriques directement chez soi, en tant que privé ou pour une entreprise. Et tous les deux mois, on peut décider soit de continuer à profiter de l’œuvre, l’échanger par une autre œuvre d’Art my Life, ou mettre un terme à l’adhésion.

Je trouve ce concept vraiment innovant, ça permet aussi de mettre en avant plus d’artistes et de réduire l’engagement que représente l’achat d’une œuvre d’art. Et parmi les 180 œuvres de la collection art my life, qui ne se restreignent pas à l’art contemporain africain, une quinzaine d’œuvres de Roasted Kweku sont disponibles. Donc si vous êtes tentés d’acheter mais n’êtes pas 100% certains, cet abonnement peut être une bonne alternative.

La nouvelle galerie Filafriques a donc beaucoup à proposer, on va suivre ça de très près ! En attendant les prochains projets, filez découvrir l’exposition “Ouvrez les Yeux” à la galerie Filafrique, jusqu’au 17 juin !

Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast

Une publication de Estelle Sauser


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