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A l’heure où beaucoup d’Iraniennes et d’Iraniens ont perdu tout espoir quant à l’avenir politique de leur pays, le réalisateur Mehran Tamadon, habitué des films visant à soulever des questions sur la situation en Iran, revient avec son nouveau film intitulé « Mon pire ennemi ». C’est une production franco-suisse, à l’affiche à partir du 17 janvier. Pour nous en parler, nous recevons Mehran Tamadon, le réalisateur.

Le réalisateur iranien n’en est pas à son premier essai. En 2009, il présente Bassidji, qui pénètre et tente de comprendre les défenseurs les plus extrêmes de la République islamique d’Iran. Avec cette œuvre, l’iranien obtient le prix du meilleur documentaire au Jilhava Film Festival. Plus tard en 2014, il produit Iranian, un film traitant également de la question iranienne.

Une œuvre entre documentaire et fiction, où se forme un jeu de rôle

Pour ce film, Mehran Tamadon fait appel à Mojtaba, Hamzeh, Zar, ces trois Iranien·ne·s ont subi des interrogatoires idéologiques de la part du régime de Téhéran. Il invite ces trois protagonistes à prendre la place de leurs tortionnaires et de l’interroger comme pourrait le faire un agent de la République islamique. Dans cette œuvre entre documentaire et fiction, se forme un jeu de rôle. Quand on lui demande dans quel registre il situe le film. Il nous répond, « le film est quelque part le making-of d’une fiction qui serait sur la torture ou l’interrogatoire. »

« C’est un film à mille couches, il y a beaucoup de questions que soulève le film. » Mehran Tamadon

La prodigieuse Zar Amir Ebrahimi

Plusieurs acteur·rice·s ont refusé le rôle, c’est finalement Zar Amir Ebrahimi qui l’accepte. Il raconte que pour Zar « c’était un rôle qui lui faisait très peur, et elle l’a accepté, elle était à la fois attirée par ce rôle, et puis en même temps repoussée, et donc pour elle c’est très intéressant de tenter d’incarner la personne qui l’a un peu hanté durant toutes ces années, lorsqu’elle était en Iran et qu’elle subissait elle-même des interrogatoires. »

Là où Dieu n’est pas et Mon pire ennemi: deux films qui traitent de la torture en Iran

Parallèlement à Mon pire ennemi, le réalisateur présente Là où Dieu n’est pas, un documentaire qui traite de la torture exercée par la République islamique d’Iran. Mehran Tamadon nous révèle que le film Mon pire ennemi a été écrit il y a neuf ans, tourné il y a cinq ans et qu’il a été monté il y a un an et demi. Si le processus a été si long, c’est par crainte que le public y voit un narcissisme et une impression d’impudeur. Il explique: « le film était très dur à monter, donc à un moment donné j’ai arrêté le montage du film et j’ai tourné l’autre, Là où Dieu n’est pas, qui est un film plus direct sur la torture en Iran. C’est un vrai documentaire qui parle, qui raconte la torture en Iran. Donc après avoir fini l’autre film, Là où Dieu n’est pas, j’ai trouvé la solution pour terminer le montage de celui-ci. C’est pour ça qu’il y a deux films. »

Mon pire ennemi sort en salles à partir du 17 janvier 2024. Une séance, en présence de Mehran Tamadon, a lieu à Carouge au cinéma BIO le 18 janvier 2024 à 20h30.

Invité : Mehran Tamadon, réalisateur
Animation : Emma
Réalisation : Alexis, Léo
Production : Baptiste
Première diffusion antenne : 16 janvier 2024
Rédaction et mise en ligne : Toan
Crédit photos : Outside the box
Publié le 17 janvier 2024

Une publication de Emma


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