Madres Paralelas, le tout dernier bébé d’Almodovar

Madres Paralelas c’est le tout dernier bébé de Pedro Almodovar.

Alors si la maternité ne te parle pas, si tu as fait le choix de ne pas faire d’enfant pour protéger l’environnement, mais que tu es quand même tout chose devant les gazouillis de bébé, pas de soucis, tu pourras vivre l’expérience par procuration avec Janis, incarnée par Penélope Cruz.

La trame est assez classique, échange de bébé à la maternité et c’est parti pour deux ans d’intrigue parallèle, de toile qui se tissent en miroir et de destins à jamais liés. Les liens du sang se mêlent aux liens de l’histoire, elle-même cocassement reliée à l’histoire du pays.

Car en parlant de secrets déterrés, Pedro Almodovar raconte l’histoire de son pays, l’histoire de squelettes qu’on déterre, des années après, mort, en somme, l’histoire d’un pays qui ne s’est toujours pas remis de Franco.

C’est donc l’histoire de la mère patrie qui fait son mea culpa, qui d’une certaine manière, en retournant la situation avec un certain humour nous avoue ses faiblesses.

Et ça colle assez à l’image de Janis, mère contemporaine, mère parfaite, qui n’est pas qu’une mère en fait, mais aussi juste elle-même. Pedro Almodovar tente de briser cet archétype classique vu et revu de la mère sacrifiée, sacrifiante, sacrée, et sacrale. Alors qu’en réalité derrière chaque mère se cache une personne banale, dont le destin se retrouve lié à un être qui n’a rien demandé.

Une scène qui m’a particulièrement marquée c’est tout le développement de l’histoire pour savoir pourquoi le bébé est métissé. Tu sais ce genre de moment où tout le monde sait que quelque chose n’est pas exactement correct, mais personne ne dit rien, tout le monde attend que l’autre parle, alors tout le monde parle, donc personne ne s’entend, alors on fait mine d’oublier, mais comment oublier ce qui est évident.
Enfin bref. J’ai trouvé ça bien marrant, juste assez subtil pour ne pas être lourd mais quand même avec une bonne couche de drame.

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Chronique : Inès
Animation : Sidonie
Réalisation : Teo
Première diffusion antenne : 9 décembre 2021
Crédits photos : El Deseo / Studiocanal 2021
Mise en ligne : Valérie
Publié le 17 décembre 2021
Mis à jour le 26 décembre 2021

Une publication de Inès