Les théâtres font entendre leur voix
La culture est à bout de souffle. Un an a passé, un an de restrictions, d’annulations et de fermetures. Olivia Csiky Trnka, comédienne et metteure en scène, est membre du comité de la faîtière Le Tigre. Le 13 février dernier, cette dernière s’est jointe aux organisations théâtrales d’autres cantons pour faire entendre la voix des métiers de la scène sur leurs statuts et leur condition économique actuelle. Elle nous en parle aux côtés de Lola et d’Alexandra Nivon, responsable en relation publique à Radio Vostok.
Ralliant ses forces à celles de plusieurs grandes villes romandes, Le Tigre a écrit une lettre à la Confédération et celle-ci a été déclamée simultanément le 13 janvier, dans une action solidaire et significative d’un état de nécessité qui ne peut plus durer. Cette lettre, c’est « No culture, no future ». Pour Olivia Csiky Trnka, l’élément le plus important de cette action, c’est le rassemblement des faîtières à travers la Romandie, le regroupement qui a pu aboutir pour défendre un avenir culturel.
Sans production ni diffusion artistique, le futur peut exister, mais apparaît bien terne, il se résumerait à travailler et consommer, sans penser. « La culture sert à traverser des expériences qui nous permettent d’avoir des outils pour comprendre, nous comprendre nous-mêmes, notre vie, nos décisions, et pour se projeter collectivement dans le futur », explique-t-elle. L’art est le vecteur de notre éthique. C’est une fenêtre sur le passé, le présent, mais aussi sur l’avenir possible. La culture est à la fois essentielle et abstraite, sa nécessité en est donc d’autant plus difficile à démontrer.
Le secteur culturel représente environ 300’000 emplois en Suisse et constitue plus de 3% du PIB, il fait donc partie intégrante du tissu économique et ne devrait pas être négligé.
Un dialogue commun doit s’ouvrir, afin de reconnaître les difficultés actuelles des artistes et artisans du théâtre, mais aussi dans le but d’établir, hors crise également, un statut légal et défini d’intermittent du spectacle, d’artiste salarié, qui n’existe pour le moment pas en Suisse. Les conséquences sont nombreuses, les artistes ne jouissent pas des mêmes aides et solutions que les autres emplois, plongeant plus encore, en temps troublés, le monde du spectacle dans une situation extrême.
Face à l’interdiction de jouer qui s’éternise, la possibilité de se relever s’envisage, mais cela prendra bien du temps. Le secteur culturel représente environ 300’000 emplois en Suisse et constitue plus de 3% du PIB, il fait donc partie intégrante du tissu économique et ne devrait pas être négligé. Le dialogue entre la Confédération et les faîtières est fondamental et la population, tout aussi concernée, doit y être intégrée.
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Invitée : Olivia Csiky Trnka
Interview : Lola et Alexandra Nivon
Réalisation : Cyril
Production : Halima
Crédits photos : Isabelle Meister
Date de diffusion : 24 février 2021
Mise en ligne : Kelly
Publié le 6 mars 2021
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