Le POCHE/GVE tente le rire contemporain
Le Poche/gve fête ses 75 ans d’existence.
Il profite de cette date anniversaire pour fouiller dans son passé et pour reprendre quelques spectacles phares ou pour le moins en retrouver l’esprit. Pour cette deuxième partie de la saison, ils ont invité trois jeunes auteurs – je devrais dire autrices // dans ce lieu tout se conjugue au féminin pour réécrire trois succès d’antan avec un regard d’aujourd’hui. La première pièce confiée à Rebekka Kicheldorf , une dramaturge allemande, s’interroge sur la mécanique du rire chez Feydeau. Qu’est-ce qui faisait rire nos aïeux ? Est-ce que tout le monde riait ou seulement une certaine partie du public ? A l’époque on aimait rire des situations de quiproquos et de comédies de mœurs de la classe dominante.
Rebekka a cherché à transposer cela à nos amours et questions liées aux représentations des différentes composantes de nos sociétés.
La deuxième pièce s’attaque au café-théâtre, on est allé piocher dans les années 80. Il s’agit « du Père Noël est à ordures » devenu dans sa nouvelle appellation « le père Noël est une benne à ordure ». Ils se sont inspirés de ce film cultissime. L’auteur Guillaume Poix a repris les personnages (à l’exception de Mme Muskens) et a gardé l’idée d’une permanence téléphonique pour les gens désespérés. Dans cette nouvelle pièce, l’approche est bien plus corrosive. La langue est totalement décomplexée et les dialogues peuvent paraître provoques. La pièce s’est écrite, cette année 2022 pendant les élections présidentielles françaises. Bien évidemment, Guillaume a été attentif aux différents discours entendus pendant la campagne et plus spécifiquement ceux tenus par qui vous savez.
Pour mieux situer la pièce je vais reprendre les mots de Manon Krüttli qui assure la mise en scène du spectacle. Elle dit: « En reprenant à son compte le motif de SOS Détresse Amitié- l’association caritative pour laquelle travaillent Thérèse et Pierre – Guillaume Poix propose de réfléchir sans détour à la question de la charité (chrétienne) et esquisse une critique de la philosophie du « care » qui semble déterminer de manière de plus en plus stricte le discours politique actuel ainsi que toutes nos interactions sociales. Le care, terme anglais que l’on peut traduire de façon imprécise par celui de soin, de sollicitude. (…) La pensée du care, elle, est éminemment plus complexe et moins innocente qu’elle n’y parait Elle n’est en aucun cas dénuée de visée politique puisque justement le care a pour but de mettre l’éthique au centre de la politique. (…). » J’arrête là, cette citation que je vous invite à lire dans le cahier de salle proposé par ce théâtre.
Guillaume Poix annonce avoir écrit une pièce amorale – Attention à ne pas confondre avec immorale. Ici, on veut rire de l’horreur, de la destruction, des basses passions, des questions liées à la féminisation du langage. Sans parler des pensées à l’emporte-pièce liées aux religions. Tout le monde va en prendre pour son grade et il faut savoir garder suffisamment de distance pour ne pas en prendre ombrage.
Le dernier spectacle s’intitule Edmée. Il est ré-écrit par Antoinette Rychner
La pièce originale est de Pierre-Aristide Bréal avait connu un très grand succès lors de sa création en 1954. La pièce avait été jouée plus d’une centaine de fois et avait été jouée également à Paris. Antoinette Rychner a essentiellement questionné la structure et le rythme de la pièce. Si elle s’est contentée de liftée les deux premiers actes par contre elle a proposé un nouveau développement pour la suite. Elle a intégré les problèmes actuels de la paysannerie suisse. Elle souligne le manque de statut de la femme dans ce milieu et dénonce le désarroi que peut vivre une femme paysanne lors d’un divorce.
Chronique : Pierre
Animation: Zébra
Production Ségolène
Réalisation technique : Téo
Crédit photo de répétition: Manon Krûttli
Publié le 26 novembre 2022
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