Le gamergate, quand être une femme est déjà trop
Internet est une sorte de forêt magique. Pleine de créativité, de nouveauté et aussi de beauté. Etant une des premières représentantes de la Gen Z, c’est un peu ma deuxième maison, ou mon empire. Néanmoins, c’est aussi un lieu dangereux, où chaque erreur peut mener à notre perte. Quand je dis erreur, je pense plutôt à des actions ou intention qui iraient contre l’avis d’autres personnes. C’est ainsi que 2024 est marqué par un nouvel élan de haine contre le studio montréalais Sweet Baby Inc. Cette campagne de cyberhacèlement porte déjà un nom : le gamergate 2.0.
Qu’est-ce que le gamergate?
Comment un simple mois d’août 2014 s’est transformé en déchainement.
Tout a commencé avec la développeuse de jeux-vidéos Zoë Quinn. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais elle s’est fait connaître avec le jeu « the Depression Quest », un jeu où une personne en dépression doit faire des choix dans son aventure, sauf que certains choix sont de temps en temps bloqué à cause de… Bah la dépression. Je m’égare un peu pour vous donner le contexte. Alors qu’elle démarre sont activité de créatrice, elle fait la rencontre de Eron Gjon et une relation démarre entre eux. L’amour n’est pas toujours fait pour durer et à leur rupture, Eron publie 6 chapitre retraçant leur relation sur son blog, oui c’était encore l’époque des blogs, aujourd’hui ça aurait été un TikTok. Il l’accuse de manipulation, d’infidélité et j’en passe. Dans son article, Eron mentionne que Zoé aurait eu des relations amoureuse ou sexuelles avec des journalistes spécialisés pour obtenir des bonnes critiques sur son jeu dépression quest. Le fameux coucher pour réussir que tous le monde déteste. Cette théorie a été bien sûr contredite et de toute façon, ce n’est pas le problème. Une femme a créé un jeu vidéo à succès, un domaine extrêmement masculin.
En parralèle de ça, la sociologue Anita Sarkeesian lance une campagne de fond pour créer sa série « Tropes vs. Women in Video Games ». Un documentaire analysant les stereotypes de genre dans les jeux-vidéos. Bref, il en fallait moins pour casser internet. La justification derrière était l’éthique du journalisme. Sur reddit, 4chan, twitter, on clâme que les journalistes doivent rester neutre et ne pas se faire influencer. Zoë Quinn fera régulièrement supprimer des postes qui la citent, ce qui finalement empire la situation car elle est accusée d’entraver la liberté d’expression. Bien sûr, ça ne tient que très peu. En 2014, c’était encore le far west et les deux femmes devront déménager et être mise sous protection judiciaire suite à l’intensité du mouvement. C’est malheureux, mais c’est une des premières démonstration massive du sexisme sur internet, et de ce peuvent donner des groupes extrême en ligne.
Où en est-on aujourd’hui?
On avance peut-être vers le mieux, de plus en plus de réglementation existent et des organisations prennent en charge les victimes. Néanmoins, l’histoire se répète : Sweet Baby est une compagnie qui promeut l’inclusivité dans les jeux-vidéos. Ils et elles se tiennent à disposition pour donner des conseils si un studio veut plus de variété dans ses personnages. Pourtant, actuellement l’entreprise est sous tension, accusée de ruiner les jeux vidéos ou « wokiser » cette industrie. Quoi que ça signifie.
L’industrie finira par évoluer, en attendant, donnons notre soutiens aux personnes qui luttent et qui en ont besoin.
_
Chronique : Laure
Animation : Emma
Réalisation : Alexis
Crédit Image: Creative common attribution
Première diffusion antenne : 7 novembre 2024
Publié le 17 novembre 2024
Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast
Commentaires
Pas encore de commentaire pour cet article.