L’amour ouf

L’AMOUR OUF
—
Gilles Lellouche a envoyé le paquet avec son dernier film « l’amour ouf ». Après être lui-même tombé amoureux du roman « Jackie Loves Johnser OK ? » de Thompson Neville, il décide d’en faire son adaptation sur grand écran. Il s’est laissé la liberté d’y ajouter sa touche personnelle pour un scénario encore plus grandiose. Ce film est pour Gilles Lellouche une déclaration d’amour à l’Amour et au cinéma. Ca fait déjà 17 ans qu’il l’a en tête, maintenant c’est officiel, il s’est jeté dans le grand bain.

L’histoire est totalement dingue. Jackie et Clotaire sont deux jeunes adolescents venant de milieux sociaux opposés, ce qui ne va pas les empêcher de tomber fou amoureux. Jackie est issue de la bourgeoisie, elle vit dans une belle maison et rêve d’un avenir ambitieux. Or, Clotaire vient de la classe ouvrière, il sait déjà comment il va finir, et n’a plus l’espoir d’échapper à son sort. Lorsque la bonne élève et le voyou se rencontrent, c’est le coup de foudre. Ils perdent pied et ne contrôlent plus rien. Ils s’abandonnent l’un à l’autre, découvrant les joies de l’Amour. Mais évidemment c’est trop beau pour être vrai. Alors que Jackie fait tout pour se garantir le meilleur futur possible, Clotaire sombre toujours plus dans la délinquance et la violence. Résultat des courses, il finit en prison, condamné à 12 ans ferme, laissant sa chérie seule avec le cœur brisé. Leur histoire ne s’arrêtera pourtant pas là, car lorsque Clotaire retrouve sa liberté, il fait tout pour reconquérir sa bien aimée déjà mariée.

Gilles Lellouche a effectivement su s’entourer de figures emblématiques du cinéma français, ce qui rend son film encore plus qualitatif et saisissant. Tous les acteurs, aussi talentueux les uns que les autres, ont été placés dans le bon rôle. Chaque comédien correspond parfaitement à son personnage, et incarne de manière profonde sa personnalité. Il y a par exemple Alain Chabat qui joue le père de Jackie, Karim Leklou pour le père de Clotaire avec Elodie Bouchez qui joue sa mère. Mais on peut aussi voir Vincent Lacoste, Raphaël Quenard ou encore l’acteur belge Benoît Poelvoorde. Puis évidemment, il y a Adèle Exarchopoulos qui interprète Jackie adulte et François Civil, dans la peau de Clotaire à sa sortie de prison. Ils ont tous les deux fait un travail formidable. Cependant, je dois avouer qu’ils sont un peu surcotés pour ce film. La version adolescente de Jackie et Clotaire leur vole carrément la vedette. Les véritables stars sont Mallory Wanecque et Malik Frikah. Ils sont tellement touchants ensemble, que j’avais l’impression de revivre mon premier amour en les regardant. Je vous l’annonce, ces deux-là sont les révélations de l’année.

C’est tout simplement un film de ouf. Je l’ai adoré, et je ne peux que le recommander. C’est LE film à ne pas louper. Gilles Lellouche à fait un véritable cocktail de genres, avec de la comédie musicale, du romantisme, du thriller, de l’action, mais aussi un peu d’horreur. Cette fusion nous enivre et nous absorbe. Je n’ai pas vu passer les 2h40, c’était captivant. Il y a toujours des renversements de situation, des trucs inattendus qui arrivent, avec des nouveaux visages. En plus, on est spectateur de toute la construction de la relation entre les 2 adolescents, qu’on suit jusqu’à l’âge adulte. Ce qui nous laisse vraiment le temps de s’attacher aux personnages et de s’y identifier. Ça rend le film plus impactant. On commence par croire que c’est la description d’une fatalité de la société, puis on se rend compte que c’est une fatalité de l’Amour. Je vais te faire une confidence Emma, j’ai retenu mes larmes plus d’une fois et pourtant je ne suis pas du genre à pleurer devant un film. C’était juste trop d’émotions différentes à digérer. On est par exemple confronté à la joie et à l’innocence, mais aussi à la trahison et la souffrance. L’amour ouf est un mélange de Beau et de Moche, qui nous offre un nouveau regard.
—
Chronique : Orégane
Animation : Emma
Réalisation : Alexis
Crédits photos : Trésor Films
Première diffusion antenne : 15 octobre 2024
Mise en ligne : Orégane
Publié le 11 novembre 2024

Une publication de Orégane