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La QuotidienneMusique

L’album éponyme de Théo Charaf

Zebra | 26 janvier 2021

Aujourd’hui, je suis calme, apaisé, bienveillant, mais que m’arrive t-il, ce n’est pas moi… Ce n’est pas normal, cet état d’agneau tout mignon broutant dans un pré, cet âme de jeune homme en sarouel finissant son petit joint au coin du feu, oh regarde, il neige, c’est beau la neige…

C’est beau, c’est chaud, c’est doux, c’est Théo Charaf. Un chanteur et sa guitare, folk blues épuré, sans artifices ni fioritures. Ce blues de Robert Johnson, Mississippi John Hurt, Muddy Waters, Skip James, Johnny Cash, Bob Dylan, Neil Young, puis Théo Charaf, oui, on peut parler de lui comme d’un successeur, d’un héritier, tellement son album est pur, beau, universel. Pas besoin d’aller le chercher très loin puisqu’il vient de Lyon, une des villes les plus rock de France. Lui même est un punk-rockeur, quand il se lâche dans le super groupe Beaten Brats, qui donne envie de balancer son mug de tisane contre un mur. Théo Charaf lui même sait passer de l’agitation extrême à la zénitude attitude, tel un shavasana après une bonne séance de cardio.

Mais d’où viens-tu, Théo Charaf, pour avoir une voix comme ça, à l’âge de 26 ans seulement ? Combien de paquets de clopes, combien de verres de rhum t’es tu enfilé quand tu bossais comme barman dans les salles et les festivals Lyonnais ? Combien de nuits blanches, de gueules de bois, de longs voyages en train au petit matin t’es tu tapé ? Combien de filles, aussi, peut -on se demander quand on voit ta belle gueule, cette moue et cette mèche, style beau gosse à l’américaine, ça aide dans la vie. Théo Charaf a tout pour lui, et son album éponyme le confirme. Les critiques sont unanimes : on a là un des albums majeurs de la rentrée, un album d’esthète aux doigts agiles, qui connait la couleur du blues aussi bien que son histoire, ses codes, son odeur et son son.

Le premier album de Théo Charaf vient de sortir, le 22 janvier, sur Wita Records. Sortir, c’est un bien grand mot, mais je suis sûr que vous pourrez le cliquer et collecter chez votre disquaire préféré, qui sera ravi de savoir que vous avez bon goût. Et vous lui direz que c’est parce que vous l’avez entendu sur Radio Vostok, et il vous répondra « ah c’est bien Vostok, on découvre tellement de bonnes chansons sur cette radio », et vous vous taperez dans la main, enfin, dans le coude, avec votre disque vinyle de Théo Charaf sous l’autre bras, et moi je passerai par là par hasard et je vous verrai, l’auditeur et le disquaire, et je sentirais une petite pointe de fierté car tout ça est pour le bien de la musique, et la musique du jour est celle que j’aime, elle vient de Lyon, elle vient du blues. Longue vie à Théo Charaf et sa guitare.

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Chronique : Zebra
Réalisation : Alexandre
Crédit photo : Sarah Fouassier
Date de diffusion : 25 janvier 2021
Mise en ligne : Alexia
Publié le 26 janvier 2021 à 17h

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