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La QuotidienneMusique

La disco-funk acidulée de Wax Museum et leur nouvel EP

Flora | 21 mai 2022

C’est le moment de se lever, mettre ses plus belles lunettes de soleil , et se préparer à danser. On est sur des couleurs acidulées de disco-funk, un distributeur de vitamines, une boule à facette en musique, c’est Wax Museum. Ensemble italo-anglo-nippo-hiberno-franco-tchèque, établis à Berlin, qui sort aujourd’hui un nouvel EP, « Patchwork family ». Ils sont sept , c’est pas si courant, et franchement sur scène c’est génial de voir autant de personnes, il y a une énergie de malade, la synergie entre eux est parfaite, théâtrale, parfois délicieusement absurde. Chaque membre participe à la composition et prend également le micro. Le lead vocal est constamment en mouvement; ça renverse la hiérarchie habituelle des groupes où une seule personne est en avant avec le lead (vocal ou non) . Là, chaque personne y passe, à tour de rôle, vient prendre le public le temps d’une chanson, l’emporte dans son univers à bord d’une fusée, puis retourne tranquillement à son poste pour laisser la place. Un défilé original de 7 personnalité théâtrales, avec un univers très spécifique et très différents des autres, qui dynamise la performance et ne laisse jamais la place à l’ennui.

Que ce soit « Just can’t stop », bande son parfaite de toute une après-midi à faire la fête au soleil, ou « I’m calling you (from the dance floor) », transcription musicale du regard échangé de l’autre bout de la salle, qui dit des yeux, «  tu viens danser? », Ce patchwork Family est définitivement la recette miracle qui fera se trémousser n’importe quel réticent de la piste de danse. Il y a même un couplet en français au milieu, une parenthèse géniale à la Gainsbourg, sorte d’homme à la tête de chou ressuscité. Le timbre grave et sensuel de la voix qui dit «  Submergé par les corps entremêlés , je peine à me faufiler » ….

Il y a aussi « Touch time », avec un petit solo de guitare au milieu, très blues , qui donne un relief au morceau nous emportant l’espace d’un instant en apesanteur, pour nous reposer avec souplesse sur le dancefloor enflammé, qu’on ne veut plus quitter. Et enfin Fjuturitik, avec la voix d’Anna, en parlé-chanté qui nous raconte vraiment une histoire et les autres qui répondent en choeur. La façon de chanter à la Catherine Ringer, autant dans le débit saccadé de la voix, un peu cynique, contrastée par l’envolée vocale dans les aiguës sur le solo au milieu, après le chorus de synthé bien spacy. Ça donne un peu de fraicheur d’avoir la voix dans une ligne mélodique ample, c’est super beau. On retrouve l’univers des Rita Mitsouko, on n’est pas dans les codes actuels et ça fait du bien . C’est en même temps tout simple et tout fou, le mélange parfait. Et puis il y a « Delusional » , là on sent qu’on est un peu plus tard dans la nuit, le levé du jour n’est plus très loin. Les paillettes se dispersent , les corps se calment, les yeux sont brillants et les sourires sur toutes les lèvres. Des conversations sans fin, pleines de promesses de demain, et en bande son ce delusional, avec les synthés sous forme de nappes planantes avec un spectre harmonique hyper large. La drum très sèche, et la voix mixée en avant. morceau de levé du jour donc, qui vrombit, et finit sur cette partie bridge en évolution crescendo, qui part de rien, juste la basse en doubles croches, pour éclater et finir en tutti flamboyant.

Je vous conseille d’aller écouter leur album , « patchwork Family » de la géniale famille de cire funkadélik, unie derrière le Groove avec panache, à la texture unique, à l’énergie à la fois punk féroce mais aux rêves colorés et ensoleillés. C’est Wax Museum, et on espère un jour les voir à Genève…


Chronique : Flora
Réalisation : Karla
Date de diffusion : 16 Mai 2022
Publié le 21 Mai 2022

Une publication de Flora


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