La chronique 100% girls de Zebra

– Salut Zebra, j’espère que tu sais quel jour on est.
Oui on est le 8 mars
– Et c’est ?
Ah oui, bonne fête, Lola !
– Comment ça bonne fête ?
C’est pas la fête des femmes ?
– Mais non, petit homme peu attentif, aujourd’hui, c’est…
La journée des femmes !
– Non plus, enfin, Zebra, dis-moi que tu le fais exprès, sinon je…
Mais oui, bien-sûr que je le fais exprès, tu sais que ça m’amuse de jouer au con, parfois, mais je sais bien que c’est la Journée des Droits des Femmes ! Des droits d’égalité, des droits de sécurité, des droits d’être respectées dans toutes les situations, des droits de jouer au foot ou du rock’n’roll, et c’est sur ce terrain supposé viril que je vais vous présenter 4 groupes de jeunes rockeuses qui sévissent en cette fucking année 2021, alors go girls go !

Voici Goat Girl, la femme chèvre (en français), brandie comme un totem par cette sensation de la scène rock londonienne, venant du quartier de Brixton, the place to be. Brixton et sa salle mythique du Windmill, là où elles ont commencé à jouer, à peine mineures, comme tant d’autres groupes majeurs de la ville. A 20 ans, et déjà une hype féroce grâce à leur 2e album sorti le mois dernier, elles mettent en avant une cohésion remarquable entre les musiciennes. Elles chantent ensemble, elles jouent ensemble, elles avancent ensemble, sans trop en faire, sans se démarquer, pas de solos, pas de chichis, on entend une harmonie totale entre elles, comme chez les bons groupes de pop sortis d’Angleterre.
– Un zèbre qui aime une femme chèvre, on aura tout vu.
C’est mon droit animalier, et je réclame une journée pour le revendiquer !
– Ok ok… Et ensuite ?
Ensuite, partons à Lyon.

Elles, c’est Gloria. Elles et eux, car c’est un groupe mixte, mené par un trio de chanteuses et fondé par le guitariste producteur Kid Victrola. Leur nouvel album « Sabbat Matters » est tout frais, il est splendide, orné d’une magnifique pochette de la grande illustratrice Nicole Claveloux, et sorti sur le label genevois Le Pop Club. Comme chez Goat Girl, c’est la cohésion féminine qui emporte la musique vers le haut des cieux. Ici, on est proche du son pop 60s, prônant l’amour et la paix, comme les Mamas & Papas et leur magnifique « California dreaming », ou des Shangri La’s et leur « Leader of the pack »
– Il semble, mon cher Zebra, que tu aimerais être une femme pour faire partie d’un groupe vocal féminin
Tout à fait, c’est mon côté rayé transgenre, j’aurais adoré que ma voix se fonde entre celles des Supremes, et même s’il y a eu des groupes vocaux masculins avec des voix haut perchées comme The Stylistics, « You are everything »…
– Vas-y, lâche toi…
Oui mais voilà, je suis un bonhomme, avec une voix qui devient de plus en plus grave avec l’âge, et c’est très bien comme ça, enfin, bon, passons à plus musclé.

Voici des meufs qui bastonnent, des gonzesses qui arrachent, des nanas qui t’attrapent pour te gueuler dans les oreilles qu’elles sont des filles. « We are girls » ! C’est le titre de l’album de ce trio féminin de Bristol, UK, au doux nom de IDESTROY ! Dans la lignée du mouvement punk Riot Grrl qui a sévi dans les années 90s, elles veulent s’amuser à faire peur. La chanson qu’on vient d’écouter s’appelle « Let’s play with knives »
– Des couteaux pour trancher les zizis des hommes !
On se calme, Lola, c’est juste du rock’n’roll, et c’est dans ce contexte que je terminerai cette chronique avec mon groupe préféré de ce début d’année. Elles aussi viennent de Bristol, elles sont jeunes, elles ont l’air sympas et gentilles, mais mais mais… méfiez-vous, elles jouent la musique la plus sauvage et excitante que j’ai entendu ces derniers mois. Grandma’s House, voilà comment elles s‘appellent, avec la chanson « Always Happy ». La maison de grand-mère qui chante « Toujours contente » ? Les filles sont décidément surprenantes.

Playlist :
GOAT GIRL « One again »
GLORIA « Sabbat Matters »
IDESTROY « Let’s play with knives »
GRANDMA’S HOUSE « Always happy »

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Chronique : Zebra
Production : Clorinda
Réalisation : Alexandre
Crédit photo podcast : Dan Jevons
Crédit photo Une : Belle Whittington
Crédit photo background : Cécile Gerbe-Servettaz
Date de diffusion : 8 mars 2021
Mise en ligne : Valérie
Publié le 9 mars 2021

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