Décryptage du phénomène Sami Galbi
Aujourd’hui, on décrypte le phénomène Sami Galbi, ce musicien helvético-marocain nous offre un doux mélange entre les sonorités entendues dans son enfance à Casablanca et des sonorités plus contemporaines. Ce qui nous donne du son raï et chaâbi dans une atmosphère électro. Le musicien est signé chez Bongo Joe records, on le reçoit avec Quentin Pilet, un des responsables du label.
Le raï est une musique qui a émergé à l’international à la fin des années 80, c’est une musique qui tient ses racines dans la musique bédouine de l’ouest de l’Algérie. À partir des années 80, de nombreux artistes ont ajouté une touche électro à ce style et ont connu un succès à l’international, on peut notamment citer le groupe Raïna Raï. Le chaâbi est un style de musique algérien, Šaʿabī signifie « populaire » en arabe, c’est un des styles de musique les plus populaires du pays. Le chaâbi ne se limite pas à l’Algérie, mais est présent dans de nombreux pays du Maghreb, notamment le Maroc d’où est originaire Sami Galbi.
Ce style de musique est assez présent en France depuis de nombreuses années. Quentin Pilet nous explique d’ailleurs que le label Bongo Joe avait déjà collaboré avec Sofa Records, un label lyonnais, sur une compilation de musique raï. Bongo Joe a donc rapidement été séduit par la proposition de Sami Galbi. L’artiste basé à Lausanne fait tout lui-même de l’écriture au mix de ses morceaux.
« À partir du moment où on écoutait ce premier morceau Dakchi Hani, il y a vraiment eu un truc ou genre c’était évident, le morceau il est parfait sur plein d’aspects » Quentin Pilet
Sami Galbi revient sur ses influences. Il nous explique que depuis son enfance, il est imprégné de ces sonorités raï. Il a toujours eu en tête ce style, naturellement, il en a adopté les codes. Il se rappelle « avoir entendu cette musique dans les taxis, dans les mariages aussi, dans les salons, je l’avais toujours quelque part un peu en fond d’oreille comme ça et de temps en temps, j’écoutais ça surtout avec la famille et les amis au Maroc. » Le raï est une musique historiquement produite par des instruments traditionnels donc plutôt des instruments à vent, Sami Galbi, utilise un synthé analogique pour reproduire ces sonorités.
« Ce qui est incroyable avec la musique de Sami, c’est que c’est la fusion de pas mal de genres, pas mal d’énergies différentes. Évidemment, on retrouve cette vibe late 80’ disco, mais je trouve aussi qu’il y a des sonorités trap, hip-hop, avec une modernité, ce qui nous a touchés chez Bongo Joe», explique Quentin Pilet.
L’artiste revient sur son morceau Dakchi Hani, il aborde le thème de la rupture et essaye de relativiser les choses, Dakchi Hani signifie, ce n’est pas grave dans le dialecte marocain. C’est un morceau qui est assez extravagant, avec pas mal de dérision. Le clip du morceau est d’ailleurs aussi du second degré et prend à contre-pied les clips de beaux-gosses américains.
Le live est aussi un aspect important pour l’artiste, il s’est produit à la 45e édition des Trans Musicales de Rennes devant 1500 personnes. Il rencontre un certain succès avec un public en France et en Suisse romande et y compris en Suisse alémanique.
Les prochains mois vont rimer avec travail pour le Lausannois, il compose des morceaux qui vont former sans doute un album. Un album prévu pour 2025. Sami Galbi se produira le 23 juillet au Paléo à Nyon.
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Invités : Sami Galbi, Quentin Pilet
Animation : Emma
Réalisation : Léo, Lorenzo
Production : Baptiste
Chargé de com : Luca
Première diffusion antenne : 26 mars 2024
Rédaction et mise en ligne : Toan
Crédit photo vignette : Luca
Crédit photo de fond : © Chana Batch
Crédit photo de une : © Ines Bouallou
Publié le 30 mars 2024
Mis en une le 8 avril 2024
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