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La QuotidienneMusique

Imaginary girls: la pop lo-fi de Sun Cousto

Julian | 22 mai 2024

Sun Cousto est un duo formé d’Isumi à la guitare et de Julie à la batterie, et de leur nouvel album, « Imaginary Girls ».

Niveau composition, on commence avec « My name is Sandy », morceau pop mignon et loufoque en plus d’être mon mélange de genre préféré, le rock psychédélique et la house. J’ai cru que le disque allait suivre cette direction dansante, il n’en est rien. Ce n’était qu’une entrée en matière, le reste de l’œuvre a une saveur punk à la fois simple et innocente.

Ces titres sont enregistrés à la mode lo-fi, de manière volontairement rudimentaire, ce qui donne un résultat très spécial : comme si tu écoutais une vielle cassette audio. Et pour cause, certains ont été faits avec un enregistreur !

C’est une esthétique sonore qui est non seulement assumée par le groupe, elle est aussi revendiquée, notamment à travers l’influences de groupes des années 80 qui procédaient avec le même matériel minimaliste pour enregistrer leurs morceaux. Un goût qui s’acquiert: ça peut te plaire comme ça peut te révulser. Pour moi, les morceaux sonneraient certainement mieux en live. Mais l’énergie en ressort quand même, surtout dans les titres plus punk, qui sont les points forts du disque.

Les chansons ont toutes un aspect « décalé », tant dans l’instrumentale, simpliste et répétitive, à la limite de l’amateurisme, que dans le ton du chant : on alterne gros sons pour pogos et pop sucrée, peut-être « faussement innocente », voire sarcastique. Les paroles de l’album ont quelque chose à voir avec ce dernier aspect. Celles-ci sont d’ailleurs en anglais.

J’ai déjà dit ce que je pensais des vocalistes francophones écrivant dans cette langue ; si tu ne la parles pas quotidiennement mais que tu écris dans celle-ci, de deux choses l’une : soit il y a une intention artistique derrière (d’ailleurs, à titre d’exemple, Bandit Voyage, chroniqués précédemment, chantent en franglais), soit c’est que tu n’oses pas écrire en français (ça s’entend surtout si tu ne maîtrises pas la syntaxe ou le vocabulaire).

Ici, ce n’est pas un problème : les paroles sont inintelligibles de toute façon, c’en est presque du yaourt. Pourquoi ne pas avoir écrit en français dans ce cas ? En fait, composer les paroles dans un anglais volontairement bricolé leur permet une liberté de ton qu’elle n’oseraient pas dans leur langue maternelle. Ça leur permet d’être plus spontanées et frontales à l’heure d’aborder des sujets qui peuvent être assez sérieux de la vie quotidienne – comme les pensées sombres dans « Dark thoughts ».

Si on choisit de se focaliser sur les lyrics, ça peut créer un décalage intéressant qui profite à l’ironie qu’elle veulent communiquer. On peut aussi s’en foutre un peu. La mélodie des vocales reste entrainante, je ne suis pas certain qu’on perde grand-chose de l’aspect loufoque des morceaux si on passe outre. En gros, l’anglais, est bien un choix artistique.

Finalement, quoiqu’un peu répétitif par moments, l’effort est plutôt sympa. À mon avis, les morceaux punks sont ceux qui valent réellement le coup. Pour l’aspect des paroles, on peut pardonner la langue de Shakespeare aussi sommaire que l’enregistrement.

Ce dernier est d’ailleurs la marque de fabrique de l’œuvre ; ton appréciation se repose sur cet aspect là : soit tu n’accroches pas, soit tu plonges dans ces vagues sonores minimalistes proposées par Sun Cousto. Alors seulement, tu te laisseras porter par leur univers à la fois énergique, « cute », et décalé.

Animation: Emma
Chronique: Julián
Production : Stéphanie
Réalisation: Léo et Lorenzo
Première diffusion: 14 mai 2024
Crédits photos : Sun Cousto
Publié le 22 mai 2024

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Une publication de Julian


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