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CultureLa QuotidienneThéâtre

GISELLE points de suspension

Pierre | 20 septembre 2024

CHRONIQUE GISELLE…
Cher François Gremaud !
Cher François points de suspension

Oui, c’est bien toi qui as ajouté cet artifice calligraphique pour évoquer une chorégraphie, non ? Alors, je ne vois pas pourquoi, je ne te les piquerai pas.

Cher François points de suspension

Ces trois petits points… Tu les as glissés là, subtilement, pour que nous les percevions comme autant de respirations, de suspensions dans l’air.

A travers ce signe de ponctuation, tu nous fais comprendre que la danse ne se limite pas à ce qui se voit, mais qu’elle existe aussi dans l’invisible, dans ces intervalles où le corps semble en apnée, prêt à s’élancer ou à se laisser retomber.

Cher François points de suspension

Il y a d’abord Giselle, cette jeune fille morte d’amour, réincarnée en esprit et recueillie par les Wilis, créatures de la mythologie slave, condamnées à errer entre deux mondes. Une histoire née en 1841 à l’ancien Opéra de Paris, grâce à Théophile Gautier.

Un ballet légendaire où chaque pas de danse devient une parole, chaque saut, une envolée d’âme.
Mais ensuite, il y a Giselle… – ta Giselle. Tu n’as pas seulement revisité l’œuvre, tu lui as donné une nouvelle respiration. Ces points de suspension, François ! Ce n’est pas juste un caprice de mise en scène, c’est une invitation à la réflexion, à la rêverie. C’est comme si tu nous disais : « Et maintenant ? Que se passe-t-il après ? » Tu ouvres des espaces pour que le spectateur s’y engouffre, pour qu’il se perde et se retrouve dans les interstices de la narration.
Et que dire de Samantha van Wissen, cette interprète extraordinaire qui porte ta vision sur scène ?

Chère Samantha points de suspension
Tu dis que si on traduisait ton nom néerlandais tu t’appellerais Samantha d’effacement.
Je t’assure Samantha, on ne voit que TOI
Tu habites cette Giselle avec une intensité rare. Avec la musique de Luca Antignani qui t’accompagne en direct, tu fais de ce ballet mythique quelque chose d’intime, presque sacré. Tu joues et commentes chaque mouvement, chaque silence, chaque point de suspension.
Tu nous racontes les origines du ballet, tu n’es plus une interprète, tu nous faits comprendre les fondements de ton art.

Chère Samantha, cher François points de suspension.

Vous avez transformé cette histoire d’amour tragique en un hymne à la vie, à la grâce, aux étoiles. Mais aussi en un hymne à l’indicible, à tout ce qui se joue entre les mots, entre les gestes. Ce Giselle…, c’est une danse des âmes autant que des corps. Une chorégraphie où chaque point de suspension est une pause pour rêver, pour réfléchir, pour ressentir.
Alors oui, chère Samantha, cher François, vous nous invitez à voir la danse autrement. Merci pour ce souffle nouveau, pour cette grâce inépuisable.

Cher Jean Liermier, directeur du Théâtre de Carouge.
Cher Jean points de suspension.

Tu ne t’es pas trompé dans ta programmation puisque tu proposes ce spectacle jusqu’à la fin de l’année.


Chronique: Pierre

Animation: Emma

Réalisation: Alexis

Production: Stéphanie
Chargée de com: Jenny

Crédits photos: Dorothée Thébert Filliger

Première diffusion antenne : 19 septembre 2024
Publié le 20 septembre 2024

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Une publication de Pierre


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