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La QuotidienneMusique

Flèche Love envoute à nouveau

Nolwenn | 25 octobre 2021

Après deux ans de gestation, « Naga (part. II) », le deuxième album de Flèche Love, est sorti ce vendredi 15 octobre. Et il s’est bien fait désirer ! Initialement prévu pour ce printemps, sa sortie a été repoussée à cause de la pandémie, laissant les fans de l’artiste genevoise dans une attente interminable, attisée par la sortie de deux singles en 2020 déjà. Mais cette fois ça y est, on l’a, on peut l’écouter, s’en imprégner, le dévorer, et s’en laisser transpercer.

L’album est conçu comme étant la suite de « Naga (part. I) » , sorti en 2019. On retrouve d’ailleurs la même identité visuelle sur la pochette : pour le premier album, on la voyait de dos, nue, et laissant fondre une bougie dans sa main. Pour celui-ci, elle a recréé cette photo, mais de face cette fois, comme si elle finissait de se dévoiler.

Passionnée, entre autres, de sciences naturelles, d’éthologie, de mythologie ou encore d’astronomie, Flèche Love s’inspire de ces intérêts divers pour écrire et composer ses chansons. « Naga », le titre des deux albums, c’est un être mythologique issu de l’hindouisme. Une espèce de serpent protecteur et gardien des trésors de la terre, médiateur entre ciel et terre, lien entre notre monde et l’au-delà, et à l’origine de la fertilité et fécondité.
Les chansons des deux opus suivent cette inspiration. On y retrouve les thèmes de la spiritualité, de la sororité, de la masculinité. Aussi des thèmes plus personnels, mais toujours illustrés par des éléments scientifiques, et des concepts issus de différentes croyances, religions ou légendes. C’est extrêmement riche est c’est vraiment intéressant de creuser un peu pour comprendre de quoi elle parle. Par exemple, le premier single de l’album porte le nom d’un papillon qui a un motif de tête de mort sur le dos, l’Acherontia Atropos. Et elle utilise cette image pour parler de la rencontre du grand amour, et de la possible souffrance qui accompagne forcément ce sentiment. En aimant aussi fort on s’expose fatalement à une douleur certaine. De la même manière, ce joli papillon porte littéralement la mort sur son dos. Mitote, le titre d’ouverture de l’album, fait référence à une légende mexicaine. Enceladus, c’est un satellite de Saturne. Bref, les titres des chansons, les textes, tout son univers, sont emprunts de ces différents éléments.

Mais toutes ces références, qu’elles soient scientifiques, religieuses ou mythologiques, elle s’en sert pour traiter de sujets principalement personnels. Elle y parle de ses questionnements, de ses luttes, mais aussi de ses failles, comme une guerrière qui semble tirer sa force de ses fragilités. Cette ambivalence, on la retrouve déjà dans sa voix, à la fois puissante et fragile, comme constamment sur le fil. Elle donne l’impression qu’elle pourrait flancher à tout moment, tout en gardant une maîtrise hors du commun. Elle a une amplitude impressionnante, montant tout en haut, descendant tout en bas, un vibrato monstrueux, et une facilité à passer d’un genre vocal à un autre, du parlé au chanté, en passant par le lyrique et le hip-hop. Des morceaux à fleur de peau, qui ne peuvent laisser personne indifférent, avec son univers étrange, mystique, et spirituel. Ça surprend, ça émeut, ça trouble, et même sans comprendre les paroles, les sonorités, sa voix et son interprétation suffisent à bouleverser l’auditeur.

Car sur cet album elle ne chante qu’en espagnol et en anglais, mais elle a annoncé travailler sur un projet en français et en arabe. On voit que ses influences sont très diverses, tant sur le plan musical que culturel. Et elle a une aisance à tout mélanger au sein d’un même morceau, et faire en sorte que ça marche, c’est impressionnant. Elle mélange les langues, les styles, les influences, et pourtant tout reste cohérent.
Même musicalement, elle mêle la musique électronique à la soul, au hip-hop, au jazz, le tout avec des violons symphoniques, et des percussions plutôt tribales. Là où énormément d’artistes cherchent à s’imposer dans un genre, elle elle danse entre les styles, en créant son propre univers.


Chronique : Nolwenn
Réalisation : Teo
Post production : Alexis
Crédits photo podcast : © Roberto Greco
Crédits photo background : Clip officiel d’Umusuna (Réal. Roberto Greco, Transfuges Production)
Date de diffusion : 20 octobre 2021
Publié le 25 octobre 2021

Une publication de Nolwenn


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