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La QuotidienneMusique

Entre ciel et mer avec « Méandres », de Dolphin Flight

Flora | 11 avril 2022

Dolphin Flight a sorti « Méandres » le 4 mars dernier, sur le label genevois Cheptel Records. Des compositions planantes et envoutantes qui parlent d’amours cosmiques et sensuels. Ce nouvel album est chanté exclusivement en français, et nous plonge dans un univers planant, qui évoque plein de choses, aux influences soul, avec des sonorités entre électriques, organiques et acoustiques.

La pâte Dolphin Flight c’est des riff de batterie pop, au fond du temps, des harmonies soul aux claviers, des synthétiseurs à profusion, avec des nappes harmoniques au spectre hyper généreux. On peut vraiment parler de matière sonore, atmosphérique, et le chant se pose dessus, mixé en avant, à l’inflexion très French touch. Les voix sont naturelles, des timbres pas trop travaillés, spontanés, un peu autodidacte et aéré, à la Jane Birkin.

Dans cette musique on est plongé dans ces ambiances futuristes à l’ancienne, très édulcorées. Dès les premières notes , ça m’a évoqué tout de suite la bande-dessinée des années 70, PHILEMON. Ce monde onirique, aux couleurs vives, inventé par Fred, serait les images parfaites pour cet album « méandres ». En plus, il y a une naïveté touchante dans la façon de chanter, un petit côté nonchalant assez charmant. Les paroles sont pas toujours évidentes à saisir, mais j’ai entendu surtout des réflexions aux couleurs pastel sur l’amour et le sens de la vie. Par exemple dans « Magnétisme », histoire d’amour cosmique et sensuelle, toujours aux accords de synthétiseur , tapis rouge pour le duo d’une voix féminine et d’une autre masculine , à l’unisson, qui nous compte leur idylle. « Dans la douceur des corps sur la même longueur d’onde, tout est rempli de toi, quand le temps se dilate et nos voix s’entremêlent du mouvement ancestral à la chaleur humaine. »

Toute cette atmosphère évoque bien aussi une chillance agréable, les yeux fermés , le bruit de la mer , bande-sonore d’un farniente au max. Un peu le English Riviera de Métronomy mais à Montreux quoi. D’ailleurs j’aime bien le choix de nom du groupe, Dolphin Flight. C’est en même temps rattaché à une image inéluctablement cul-cul , le dauphin qui saute au dessus d’une mer scintillante, avec un soleil rond et lumineux en arrière-plan, et en même temps je trouve poétique ce choix du mammifère qui est autant dans l’élément de l’eau que de l’air, c’est cohérent à leur musique, avec aussi le bruit de cétacé , tout en harmoniques aigus, et son vol hors de l’eau, image légère et sucrée. Je trouve ça très bien trouvé.

Mon morceau préféré, c’est celui qui s’appelle L’amazone. Ça raconte l’histoire fantasmagorique d’une rencontre nocturne, nouvelle idylle amoureuse avec un être aux yeux de coraux , qui visiblement n’apparait que la nuit venue. Elle dit : « Je l’ai trouvé un soir à la rivière, des gouttes bleu brillaient sur sa peau. M’invita à danser. Ondulant sur mes mots comme un poisson dans l’eau toute la nuit je l’ai emmené parmi les animaux nocturnes, étrange lueur dans ses yeux. (…)Embrasse moi, illusion du soir. Ne t’en va pas , comme un amour. »

Des accords en gamme pentatonique, égrenant les notes en réponse à la voix, aux notes tenues , qui nous retiennent en apesanteur, l’impression de voler légèrement, très proche du sol. On est paradoxalement ancré à la terre, avec la batterie bien au fond du temps, et la basse au Groove savoureux et sensuel. Mais du coup, plutôt que décrire ce morceau, quoi de mieux que de l’écouter, en entier cette fois, et je vous laisse là dessus, avec cette amazone cosmique qui va vous raconter son histoire d’amour, et je vous dis, à la semaine prochaine.


Chronique : Flora
Réalisation : Karla
Première diffusion antenne : 4 avril 2022
Publié le 10 avril 2022

Une publication de Flora


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