Danse : ARREBENTAÇÃO- Catol Teixeira

Elia, la dernière fois à FILMAR on a parlé de ton niveau honteux d’espagnol et de portugais et ton envie depuis toujours de visiter le Brésil. A défaut de voyager tu nous proposes le spectacle de danse de Catol Teixeira, joué du 26- 28 novembre au Pavillon de l’ADC. Je vois que tu t’approches de plus en plus de ton objectif.
Tout à fait, en attendant que je puisse avoir les moyens pour voyager ou en attendant que l’équipe de radio Vostok me fasse une cagnotte sympa pour mon futur voyage : Brésil 2025, j’ai décidé de prendre moi-même les choses en main et de voyager à travers la danse.
Et non Emma, avant que tu commences, à dire « Oh là là, Elia elle nous lâche plus avec son histoire de baile funk et de reggaeton » , je te rassure, afin de préserver ta santé mentale, je laisse la baile funk, en dehors de radio Vostok , en tout cas pour l’instant. Mais à la place, je vais te parler de tension et d’érotisme, attention, non pas produit par la danse baile mais par notion de Arrebentação.

Qu’est-ce que c’est cela encore ? Un nouveau mot dans ton lexique ?

Arrebentação, et oui j’avance lentement mais sûrement avec mon brésilien, est un mot qui désigne la zone de l’océan où les vagues se brisent, un moment précis où des courants puissants se transforment et commencent à se déferler. Arrebentação, désigne un espace de tension permanant en attendant l’explosion.
Mais comment transmettre cette sensation unique et personnelle, que les surfeurs et seurfeuses comprennent plus que tout le monde, chez quelqu’un d’autre ? Comment la traduire dans un récit chorégraphique ?

Et ben c’est exactement le sujet du nouveau spectacle du chorégraphe et performeur : Catol Teixeira.

Cinq danseur et danseuses sur scène, plus liées que jamais vont nous transporter à travers leur jeu de corporalité dans un monde parallèle, entre friction et tranquillité.
Sous une lumière orange et douce, ils et elles commencent tous ensemble, enjambés dans une sorte boule organique créée par leurs membres entassés. Ils et elles vont ainsi traverser la scène en cercle. Puis les corps se détachent lentement, et peu à peu s’éparpillent doucement, mais toujours d’une manière très organique, comme s’ils étaient une sorte de courant, d’unicité, une cellule moléculaire qui traverse l’espace scénique.
Pendant ce moment, nous le public, on est dans un état de transe, dans un mode de fascination visuelle et de repos mental, et cela grâce à une composition musicale méditative, rempli de bruitage et d’échos aquatiques.
Elia elia elia, tu es en train de me dire que je peux trouver mon coin de repos cette semaine à l’ADC c’est ça ?
Peut-être bien Emma. Mais attention, il ne faut pas trop se laisser couler dans le courant, parce que l’ambiance change vite dans la salle, qui devient une chambre rouge, une zone de tension et érotisme en attendant la chute de la vague. Avec des bases qui font trembler le sol, nous le public on assiste à une vraie expérience visuelle et sensorielle.
Le spectacle semble de t’avoir fortement marqué quand même.
Tu me connais bien, mais ce qui est encore plus impressionnant est la capacité de créer une unicité corporelle et gestuelle de ces cinq danseur et danseuses qui dans leur vie privée, parlent tous et toutes des langues différentes. C’est d’ailleurs assez fascinant de les entendre échanger ensemble : il y’a du portugais, puis anglais et parfois quelques mots en français. Un vrai mélange culturel et linguistique.
Pourtant, un seul langage leur suffit pour nous emporter, celui du corps.

Alors chers auditeurs et auditrices, je vous invite à vous rendre au pavillon ADC cette semaine, afin de pouvoir vous-même vous plonger dans cette zone de tension en attendant un calme intérieur après l’explosion.
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Chronique : Elia
Animation : Emma

Réalisation : Candice et Noé
Production : Stéphanie
Chargé de com : Anna
Crédits photos : Gregory Batardon
Première diffusion antenne : 26 novembre 2024
Publié le 25 novembre 2024

Une publication de Elia Resuli