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La QuotidienneMusique

«Dance or Dye» ou l’avant-garde mesurée d’Omni Selassi

Romain | 15 décembre 2022

Le Hummus Fest m’est passé sous le nez. C’était le week-end passé avec tous les groupes phares du label. J’ai manqué Omni Selassi alors que je chronique leur dernière sortie ce soir !

Une «Fomo» dans les règles de l’art, ça m’avait manqué ! Au moins j’écoute les nouvelles moutures pour t’en parler les mercredis. Introduction à ce trio bernois à la croisée du post-punk, de l’électro cradingue et du rock plus traditionnel. Ils et elles viennent de sortir un album obscur nommé « Dance or Dye».

Voyons voir si cet album va nous marquer. Les critiques musicaux abordent parfois les œuvres d’un point de vue historique. Est-ce que les chansons rentrent bien en résonance avec leur temps ? Ce groupe rentre carrément dans cette catégorie. Le blues des années 30 par exemple synthétisait toute l’espérance et la souffrance des afro-américains. Plus tard les Bee Gees ou Elvis symbolisaient des périodes fastes (pour les blancs aux USA). L’album dont je viens te parler aujourd’hui vaut le détour pour l’énergie qu’il dégage. Diablement tiraillé, entre chaos et repos, entre relativisme et gravité. Des ressentis contradictoires avec lesquels on vit tous les jours. Le tout pourrait tourner en BO d’un film steam-punk. Les machines se réveillent après une longue veille au milieu des végétaux. Un peu de poésie humaine demeure ça et là… Ce sont des chansons d’un avant-gardisme mesuré. Je sous-entends qu’elles sonnent expérimentales mais simple d’écoute.

La piste appelée « A child in its water » résonne jazz. Elle vient clore l’album avec douceur, comme le ferait les renommés Morcheeba. Sonorités ambiantes, mystiques inspiration africaines ou doux trip indien, c’est un peu de tout ça. Les percussions se révèlent généreuses, pleines de nuances. Le thème tenu à la basse attrape l’oreille et on se laisse paisiblement portés vers la fin du morceau. Comme si l’on marchait contemplatifs dans un désert à la tombée de la nuit. Il y a un filet de vent chaud, le paysage nous prend pleinement. Un morceau organique, reposant comme un cours de yoga et dénué de refrain ou autre couplet accrocheur.

On ne peut pas coller un style à Omni Selassi. Les salles d’alternos déchaînés les accueillent en concerts comme les clubs plus intellectuels. L’Hummus Fest signait d’ailleurs la fin d’une sacrée tournée dans toute l’Europe. Chapeau bas les bernois ! Veux-tu de la distorsion, du binaire poussiéreux ?! Ça fait partie du paquet, je te le file sans emballage.

« D11111NGER» est l’avant-dernière piste de « Dance or dye ». La section rythmique est cette fois brute de décoffrage. Un faux violoncelle bat chaque mesure comme s’il préparait une guerre. Une voix prophétique, d’une belle limpidité féminine, nous guide à travers une quête sinueuse. Un jeu de rôle à la World of Warcraft. On explore, on se prend des roustes et on court en groupe à la recherche d’un Graal quelconque. Le côté grégaire se révèle parfois bénéfique… Je te laisse avec un son marin, chanté en français par la fondatrice du groupe Rea Dubach. La chanson m’emmène directement sur une plage, à lézarder avec les potes rêveurs, à divaguer sur tous les possibles. Tu fais encore ça toi ? J’en suis sûr, viens seulement ! Ce n’est pas toi qui va casser le swell des pensées n’est-ce pas ?


Chronique : Romain
Réalisation : Téo
Crédits photo podcast : Omni Selassi
Crédits photo background : Jahvo Joza
Date de diffusion: 30 novembre 2022
Publié le : 15 décembre 2022

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