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CultureExposLa Quotidienne

Clichés pour briser le silence : le sexisme sous nos yeux

Anne-My | 21 décembre 2024

Dans le cadre du cycle d’exposition « Université diversité », sept étudiants expriment leur vision du sexisme et du harcèlement sexuel par le biais de la photographie.

Je suis allée faire un tour du côté des Bains des Pâquis, mais pas question pour moi de déguster une bonne fondue au bord de notre lac : j’ai préféré découvrir cette nouvelle exposition. Des étudiants présentent des clichés qui montrent leur expérience et leurs perceptions face au sexisme.
Le sexisme, c’est « l’ensemble des attitudes, croyances ou comportements discriminatoires basés sur le sexe », et aussi « les idées qui placent les sexes dans une hiérarchie arbitraire, où les hommes sont supérieurs aux femmes ». Cette définition décrit pourtant des situations simples et trop fréquentes dans la vie de tous les jours. Les photographies sont accrochées sobrement sur un mur blanc face au lac. Là, devant l’eau, je remarque un fort contraste entre la violence des images et la tranquillité des vagues qui se brisent sur la plage.

Une ambiance déstabilisante alors ?

Absolument. Même si certaines photographies ont une dimension symbolique, d’autres ne sont pas mises en scène et reflètent une réalité brute. C’est le cas pour le tableau « Chaussures rouges ». Sur celle-ci, je vois des dizaines de souliers soigneusement disposés devant la Broken Chair des Nations Unies : cela symbolise la résistance des femmes. Ou alors un cliché d’un visage féminin tuméfié de bleus. Il faut savoir que chaque cliché a sa propre singularité. Mais il y a tout de même un fil conducteur qui les relie selon moi : celui de l’impuissance. Les victimes y sont comme des objets, réduites à subir des actions et des attaques contre leur gré.

Une photographie qui me frappe particulièrement est celle de l’étudiante Alicia Semon. Je vois une Barbie en robe violette à l’arrière-plan, mais au premier plan, un appareil photo capture son image sans vêtement. Je ressens alors une colère indescriptible. Comment est-ce que notre réalité est devenue aussi glaçante ? Peu importe ce que l’on porte, le corps est sexualisé par des regards malveillants.

Sur une autre photo, je vois une ombre de main sur un jean. Donc, même si ce n’est pas à proprement parler « une main aux fesses », cela illustre l’omniprésence de ces agressions. Un photographie marquante est celle d’Anna G., intitulée « Ouvre les yeux ». Je vois une jeune fille avec la main d’un homme bâillonnant sa bouche. Elle se tient devant un poster représentant le visage d’un vieux monsieur. Ce poster, installé dans les couloirs de l’université, semble avoir davantage de droit à la parole que cette jeune fille ! Cela est profondément triste. Pour finir, je dirais que, même si c’est une petite exposition, très simple, elle m’a laissée avec un sentiment de révolte et de mal-être.

Chronique : Anne-My
Animation : Emma
Réalisation : Laure et Sébastien
Crédit photos: @Anna G. / @Université de Genève
Première diffusion antenne : 11 Décembre 2024
Publié le 21 décembre 2024

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