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Chez Michou, on y danse et on y chante

Estelle Sauser | 20 décembre 2021

Aux Amis Musique et Théâtre de Carouge on rend hommage au célèbre directeur du légendaire cabaret Michou. Ce clin d’œil à cette personnalité attachante du show-biz parisien, et malheureusement décédé en 2020, est un bon prétexte pour nous replonger dans les classiques de la variété française. Ce spectacle musical joué pour la première fois en octobre 2020 a rencontré un franc succès, et est joué jusqu’au 31 décembre. Dans une mise en scène signée Françoise Courvoisier.
C’est donc une pièce fictive et musicale, fait « maison », qui regroupe une dizaine de comédiens sur scène. On y suit la naissance d’un petit cabaret de quartier, des premières auditions au spectacle final. La pièce s’ouvre avec le futur directeur artistique égaré, désespéré, à la recherche de sa future vedette. Le fameux, ou plutôt LA fameuse Michou, interprétée par Bérangère Mastrangelo, tout autant égarée est engagée par un heureux hasard, pour le rôle de vedette du show. A ce duo approximatif vient se joindre un investisseur naïf, tombé sous le charme de Michou, et un pianiste de bar. Ils s’unissent et se décident à réaliser leur rêve : chanter, danser et imiter les plus grandes stars.
Derrière le rideau de sequins dorés, c’est tantôt en Sylvie Vartan, Dalida ou Tina Turner que les acteurs et actrices se métamorphosent. A eux se joignent les musiciens, au piano, à l’accordéon ou en chœur.
Ils et elles se transforment, se travestissent, et donnent à ce spectacle de cabaret un peu décalé, un ton totalement burlesque. Car les personnages sont touchants, ils sont sensibles et nous raconte une histoire à travers les titres qu’ils interprètent. Ils poussent le transformisme jusque dans les titres interprétés, ou les hommes sont en femme, se posant des questions sur leur rôle d’homme et vice versa. En transparence du rideau, à l’arrière-scène, on les aperçoit même enfiler en toute hâte leur perruque et leurs talons entre les différents titres.
Après avoir introduit les personnages et les bases de l’histoire qu’ils vont nous conter, les scènes s’enchaînent et les chansons prennent le pas sur les dialogues. On sent bien que l’histoire du cabaret est un prétexte pour nous présenter leur show.
C’est là que j’ai réalisé que je n’étais peut-être pas exactement le public cible. Même s’il n’y a pas d’âge pour écouter et aimer France Gall ou Gainsbourg, il me manquait quelques références musicales pour apprécier les performances à leur juste valeur. J’ai dû chuchoter à ma voisine à plusieurs reprises : Et celle-là c’est de qui ??
Mais cela ne m’a pas empêché par exemple, de comprendre le ton parodique assez flagrant de certaines imitations. J’ai notamment beaucoup ri à la parodie grotesque de Dalida, accompagnée d’une chorégraphie proposée par Anthony Mettler.
Si je vous dis : 1 2 3 elle tremblait de montrer quoi ?
EXTRAIT DALIDA 20s
Oui voilà, j’étais vraiment obligée de vous la partager car elle me reste en tête et tourne en boucle dans mon cerveau depuis hier soir.
Je disais donc, que j’ai découvert certains des titres hier soir et que je n’étais pas le public cible. Mais ! Cela ne doit pas vous retenir, car les personnages sont drôles et touchants, et qu’il n’y a évidemment pas besoin de connaître le répertoire complet de Françoise Hardy pour passer un bon moment.
C’est donc une pièce hommage, premièrement, à Michou. Qui n’est pas l’homme au costume bleu, mais vous l’avez compris, une femme, accompagnée de sa joyeuse troupe. Et deuxièmement à la chanson française et à son répertoire, très bien interprété par la troupe.
Ça faisait longtemps que je n’étais pas allé au théâtre et je n’ai pas été déçue. L’ambiance est bon enfant, le spectacle divertissant et le ton léger. L’humour aurait pu tomber dans le grotesque mais il ne franchit jamais la limite, bien que certains rôles soient très caricaturaux.
Au-delà du comique, il se dégage de la troupe une ambiance conviviale et humaine. Dans la petite salle intimiste des Amis Musique et Théâtre, on ressent qu’il y a une cohésion et que les comédiens se connaissent bien. Le plaisir était là et il est communicatif.
Pour rappel, elle est jouée tous les jours du mardi au dimanche, jusqu’au 31 décembre compris !

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Une publication de Estelle Sauser


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