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La QuotidienneMusique

Black Sea Dahu revient dans un second album magistral

Nolwenn | 3 avril 2022

Il y a quatre ans on découvrait les zurichois de Black Sea Dahu dans « White Creature », leur tout premier LP. Le monumental « In case I fall for you » a bien sûr marqué les esprits, mais outre ce single qui est passé sur toutes les radios pendant des mois, et qu’on a encore tous et toutes dans notre playlist de ruptures, cet album est bourré de pépites. Alors oui, je l’ai attendu ce deuxième opus, à la fois avec impatience, mais aussi une part d’inquiétude : Seront-ils capables de faire aussi bien que le premier ? Est-ce qu’ils sauront nous surprendre à nouveau ? Ayant adoré le premier album, j’espérais forcément qu’ils ne s’en éloigneraient pas trop, mais en même temps quelque chose de trop similaire aurait été ennuyeux…
On le sait, la sortie d’un deuxième album est un moment charnière dans la carrière d’un ou une artiste, puisque tout le monde l’attend au tournant. Alors au matin de sa sortie, c’est non sans appréhension que j’ai lancé « I Am My Mother ».

Dès les premiers morceaux du disque, surprise : les couches de guitares de l’album précédent ont laissé place à des pianos, synthés, percussions, mais aussi des éléments d’orchestre et autres instruments à cordes. L’ambiance indie-folk est toujours là, sur certains titres plus que sur d’autres, mais tout le disque repose surtout sur une solide orchestration. On remarque aussi rapidement la grande place que le piano occupe sur cet album, bien plus importante que sur le précédent. Mais malgré ces changements dans le son, on retrouve leur patte dans les mélodies et la construction des chansons. Même avec ces nouvelles instrus, en entendant les morceaux pas de doute possible : c’est bien du Black Sea Dahu. Alors bien sûr ça passe aussi par la voix de la chanteuse, Janine, qui est immédiatement reconnaissable, mais pas que. Ils ont réussi à garder cette ambiance, cette luminosité qui émane de titres pourtant très mélancoliques, cette chaleur dans le son, bref tout ce qu’on a aimé sur leur premier album.
Et c’est pas non plus qu’ils ont abandonné les guitares, elles jouent simplement un rôle moins central. Mais on retrouve évidement leurs fameux riffs et solos lancinants qui ponctuent les morceaux juste là où il faut.

On sent qu’ils ont pris en maturité et en assurance. Il faut oser se lancer dans des instrus aussi orchestrales que ça. Ça peut vite devenir too much, les cordes peuvent facilement donner une ambiance trop épiques, le mélange avec la folk doit être bien dosé pour que ça apporte quelque chose sans prendre le dessus sur le reste, et le tout sans perdre leur identité musicale. C’était un pari osé, et ils l’ont gagné.
Au niveau des textes aussi, on sent une maturité nouvelle. À l’aube de ses 30 ans Janine propose des textes très introspectifs et personnels. Elle y parle de ses racines, de sa famille, mais aussi du monde dans lequel on vit, des liens qu’on tisse, qui se brisent, mais qui, toujours, ont leur importance. Elle s’adresse à elle-même, à ses proches, à son public, dans un album qui parle d’empathie et de tolérance, envers soi-même et les autres.

C’est un très bel album, donc, qui mérite d’être écouté. Il est peut-être légèrement moins accessible que le précédent, mais ça vaut vraiment le coup de s’y plonger, longuement, attentivement, et de prendre le temps de s’en imprégner.


Chronique : Nolwenn
Réalisation : Cyril
Première diffusion antenne : 23 mars 2022
Crédits photo podcast : © DR / Black Sea Dahu
Crédit photo background : © Black Sea Dahu – Glue (Live at Royal) / Youtube
Publié le 3 avril 2022

Une publication de Nolwenn


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