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La QuotidienneMusique

Awori et Twani nous proposent un album porteur de liberté

Zebra | 30 mars 2021

Aujourd’hui, l’artiste du jour s’appelle Awori, une chanteuse / rappeuse ougandaise, installée entre Genève et Paris, qui s’est associée à Twani, beatmaker lyonnais, pour sortir ensemble un album nommé « Ranavalona », un titre en hommage à la reine malgache Ranavalona III, figure de la lutte anticoloniale. Awori fait appel à l’âme des grandes femmes africaines, en posant sa voix suave sur des rythmes hip-hop, soul, R&B, et afrobeats.

Née à Kampala en Ouganda, Awori est arrivée en Suisse à l’âge de 11 ans, pour retrouver sa mère. A 14 ans, elle chantait dans une église du Petit-Saconnex, puis dans des chorales, et des groupes de blues, du rock, et même de hard-rock, avant de partir étudier le jazz au Canada. Revenue à Genève, elle a fait partie du duo CaramelBrown avec la pianiste Juline Michel, déjà dans le mélange des genres entre afro-cubain, electro-soul, jazz, et classique. Ensuite, entre Genève et Paris, elle a pris son nom actuel en montant le duo Kami Awori, avec la productrice Karami, plus orienté neo-soul. Elle a aussi collaboré avec le groupe de blues Black Diamond et la chanteuse biennoise et malienne Thaïs Diarra.
Et alors, en 2019, vient le coup de foudre musical : sa rencontre avec Twani, beatmaker lyonnais aux influences hip hop soul, bass music, R&B électronique et dubstep anglais. Et c’est la grande force de cet album : son métissage.

A l’écoute, on ne saurait pas vraiment situer cet album. Il a un style très anglais, de cette scène anglaise – et spécialement londonienne – qui a toujours su intégrer toutes les influences de ses immigrés pour en sortir des sonorités modernes, adaptées aux clubs et aux radio spécialisées. La musique d’Awori et Twani rappelle Massive Attack ou The Streets, Little Simz, la scène UK garage, et les sons qu’on entend au carnaval de Notting Hill en été, ou dans les émissions de Gilles Peterson. Et puis il y a cette référence à une grande reine africaine, affirmé comme une thérapie visant à rassurer toutes les personnes manquant de confiance en elles, en se reconnectant à leurs sources, afin de lutter contre les injustices.
Sans doutes grâce à ces références, Awori pose sa voix de manière sûre, alternant un chant posé et un rap puissant. Et puis il y a cette chanson «Hold Me», pleine d’émotion, qui lance un message aux personnes en soif d’amour, et qui ont sans doutes peur de se montrer vulnérables.

Rassemblés par le label lyonnais Galant Records, Awori et Twani avaient connu un premier succès avec « Cortex Iuxta », ce qui les a engagé à enregistrer ensuite cet album, Ranavalona, sorti début mars. Une collection de chansons écrites pendant le 1er confinement, alors qu’Awori se retrouvait seule. Elle en a profité pour beaucoup écrire, pour, dit-elle, « rejeter la folie nourrie par un futur inconnu, pour se nourrir d’autre chose que de la fin d’un monde. »
Un album fort, qui sent la maturité et le temps de la réflexion, nécessaire pour affirmer cette nouvelle identité commune. Awori & Twani, unis pour le meilleur, dans un album parfait pour aborder un printemps promis à plus de liberté.


Chronique : Zebra
Production : Clorinda
Réalisation : Alexandre
Crédit photo : © benlemalin
Date de diffusion : 29 mars 2021
Mise en ligne : Valérie
Publié le 30 mars 2021

Une publication de Zebra


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