L’Agenda des Tentacules, rencontre avec l’imprévisible
L’Agenda des Tentacules, transcender la rationalité au Théâtre du Galpon
Esprit cartésien, détourne-toi de ce spectacle: il transcende toute rationalité. Je te pose le décor: au théâtre du Galpon, il n’y a pas de scène surélevée. Les artistes dansent à même le sol alors que le public est sur des gradins. Après avoir pris ma place, la lumière de la salle se tamise, et je me retrouve petit à petit dans l’obscurité face à cette scène entièrement recouverte d’un tissu noir, plissé à certains endroits, mais lisse à d’autres.
Les cinq danseurs sortent alors de l’ombre et commencent leur performance. Pour tout te dire, il n’y a pas vraiment de récit, d’intrigue ou, du moins, il faut l’imaginer selon sa propre interprétation. Nathalie Tacchella, la chorégraphe, explique que pour comprendre le spectacle, il faut tout simplement regarder ce qu’il y a à voir et écouter ce qu’il y a à entendre. Alors, pour mieux capter l’ambiance du spectacle, voici un extrait de la bande-son.
C’est déroutant, n’est-ce pas? Figure-toi que la danse l’est aussi. La description du spectacle est tout à fait vraie: « c’est un rendez-vous avec l’imprévisible ».
Rendez-vous avec l’imprévisible
Chaque représentation a ses nuances, mais les danseurs suivent aussi des moments de chorégraphie bien planifiés, avec des figures impressionnantes, comme tenir la tête en bas. L’idée d’imprévisible, c’est justement d’inviter à lâcher la logique pour se laisser porter par ce qui arrive sur scène.
Nathalie explique qu’elle n’impose rien au public. Elle ouvre des portes, mais chacun est libre de choisir son propre chemin. L’image des tentacules illustre bien cette idée: chaque tentacule bouge de manière autonome, mais tous restent connectés à un cerveau commun qui donne des impulsions de mouvements.
Une approche qui divise: soit on adore, soit on reste perplexe
Cette résistance est compréhensible, surtout si c’est la première fois. Même Nathalie est prête à l’accepter. Selon elle, il est possible que la pièce agace, ou plutôt que certaines images marquent les spectateurs. La troupe n’essaie pas d’imposer quelque chose, mais plutôt de poser des questions auxquelles elle n’a pas forcément de réponses. La clé pour comprendre, c’est d’être là, pleinement présent, et de ressentir l’instant.
Un spectacle sans histoire, sans personnages et sans trame
C’est une succession d’images. Des fragments de sensations, de pensées…Ce n’est pas une histoire classique, mais une expérience à vivre. Chaque image invite à ressentir et à se laisser porter par l’instant. En allant voir le spectacle, il ne faut surtout pas avoir d’attentes, sinon on risque d’espérer quelque chose qui n’arrivera jamais.
Pour conclure, je dirais que cette production est effectivement étrange. Au début, j’ai eu du mal à comprendre cette démarche. Mais finalement, ce n’est pas mon avis qui compte, c’est ce que chaque spectateur ressent après la représentation. Toute personne vit l’expérience à sa manière, et c’est précisément ce que le spectacle cherche à provoquer: des questionnements et des sentiments en chacun d’entre nous.
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Chronique : Anne-My
Animation : Emma
Réalisation : Laure et Sébastien
Adaptation Une : Sarah
Crédit photos: @Isabelle Meister
Première diffusion antenne : 4 Décembre 2024
Publié le 6 décembre 2024
Modifié et mis en une le 11 décembre 2024
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