Une histoire à raconter au coin du feu au TMG

Cette semaine je vous emmène voir « Le truc sur le feu » au Théâtre des Marionnettes de Genève. Je sais, mes chroniques ne cessent de remonter dans le temps…

J’avoue que j’ai une petite passion pour l’époque où on dressait nos chiens sur les DS, ou bien quand la télé était en noir et blanc ou encore l’époque où les silex étaient les derniers cris de la technologie. Alors, si tu es comme moi, installe-toi près du feu et je vais te raconter une histoire, ou plutôt une « hiscroire », comme le disent les personnages du spectacle. Ferme les yeux et en un soupir, on plonge dans un monde où la Suisse n’existe pas encore et où ceux qui dominent sur la Terre sont des tigres à dents de sabre et des mammouths. Tu l’as compris, on remonte bien bien loin dans le temps pour retrouver nos arrières, arrières, arrière-grands-parents.

Le sujet ? LA grande découverte de l’histoire : celle du FEU !

Alors oui, aujourd’hui, ça semble anodin, vu qu’on a tous·tes un briquet dans nos poches, mais imagine un instant la scène à l’époque : un orage, des éclairs, des flammes, des grognements de mammouths… et nos ancêtres bien perplexes devant ce truc brillant et chaud, ne sachant pas si iels peuvent le toucher, le manger ou même le jeter sur les autres. Nous, si on sait que le feu, ça brûle, c’est bien parce qu’il y a des gens avant nous qui en ont fait l’expérience.

Les découvertes comme point de départ.

Ce spectacle nous raconte toutes les péripéties survenues après cette révolution majeure. En effet, c’est une comédie préhistorique qui mélange maladresses, rivalités et inventions improbables. Dans le spectacle, le ton est donc assez léger : ça commence avec deux personnages qui se battent contre un mammouth et qui, après un orage, découvrent ce nouvel élément. Entre fascination et catastrophe, iels vont vite apprendre que c’est beau, puissant, mais sacrément dangereux.

Et ça ne s’arrête pas là.

Le feu devient un vrai personnage de la pièce avec ses interrogations et ses conséquences. Parce que c’est vrai : une fois qu’on a pu cuire la viande et qu’on a plus eu besoin de la mâcher pendant des heures, on a gagné un temps de malade… et là on s’est mis à réfléchir ! On a inventé ! On a forgé des outils, on s’est disputé et on a même eu du temps pour faire de l’art !

Et que dire des marionnettes ?

Pour le spectacle, Isabelle Matter, la metteuse en scène, a fait le choix des marionnettes Kokoshka, qui sont des marionnettes hybrides. C’est-à-dire que les têtes sont celles des interprètes et les corps sont ceux des marionnettes, ce qui renforce l’humour et le côté grotesque des situations.
Le texte de l’auteurice Romane Nicolas avec sa langue incisive, drôle et inclusive amène super bien le propos et n’oublions pas les trois interprètes et leur énergie folie !

Une pièce à voir.

Parce que, au-delà de son aspect drôle et déjanté, ce spectacle est une mine de réflexion, aussi bien pour les ados que pour les adultes. Il dépoussière les clichés sur le Paléolithique et nous rappelle qu’on doit beaucoup à nos ancêtres. En plus, il y a un éclairage super pertinent sur le rôle de la femme comme créatrice et artiste dans l’histoire.
Alors, « Le Truc sur le feu » c’est au Théâtre des Marionnettes jusqu’au 26 janvier.
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Chronique : Michaël
Animation : Emma
Réalisation : Laure et Sébastien
Crédit image : Carole Parodi
Première diffusion antenne : 15 janvier 2025
Publié le 16 janvier 2025

Une publication de Michaël Rolli