The Baptized : le heavy psych rock lillois affûté

Pour cette chronique, j’ai un autre gros coup de cœur à partager : The Baptized, un groupe lillois qui nous arrive avec un album qui mérite amplement votre attention. Après un premier EP qui servait de mise en bouche, c’est avec Exilion, sorti le 7 mars 2025, que le trio – composé de Julien Heudel à la basse, Nicolas Bonnet à la guitare et Vincent Berrier à la batterie – nous embarque dans un voyage musical aux sonorités puissantes et raffinées.

Le nom du groupe fait référence à une histoire familiale : tous les membres sont cousins et ont été baptisés le même jour. Une jolie histoire qui, comme on le verra, se reflète dans l’énergie et l’harmonie qui se dégagent de leurs morceaux. Leur approche du rock instrumental, sans chant ni paroles, met l’accent sur la puissance de la musique pure, une force qui prend tout son sens à travers Exilion.

L’album propose un rock énergique, mais avec une touche différente de ce qu’on peut souvent entendre dans le genre. Là où des groupes comme Bunkr, dont je vous ai parlé récemment, optent pour une approche plus brute et “grasse”, The Baptized adopte un style plus fin et chirurgical. La batterie, par exemple, sonne plus industrielle et nette, loin du garage parfois un peu brouillon. La guitare de Nicolas Bonnet se distingue par sa propreté et ses effets minutieusement maîtrisés, apportant à chaque morceau une texture unique.

Au départ, je dois avouer que j’étais un peu sceptique. Le côté “heavy” de certains morceaux m’a fait penser à du kitsch, à des codes un peu trop utilisés dans le genre. Mais à force de réécoutes, j’ai fini par apprécier la manière dont The Baptized réussit à marier ses influences pour aboutir à une proposition cohérente et organique, laissant finalement l’aspect kitsch bien loin derrière. Les montées en puissance, les mélodies de guitare qui restent en tête, et la qualité de la production m’ont définitivement conquis.

Le son de Exilion est l’un des points forts de l’album. Charly Millioz, leur ingénieur du son, a fait un travail exceptionnel, du début à la fin de l’enregistrement. Le résultat est un album d’une lisibilité exemplaire, où chaque instrument trouve sa place dans un équilibre parfait. Les sons de batterie, par exemple, sont aussi addictifs que dans de l’électro, et la basse, d’une clarté rare, soutient à merveille le tout.

En somme, avec Exilion, The Baptized nous montre une nouvelle facette du rock instrumental. Leur approche soignée et leur capacité à se réinventer en font un groupe qui mérite d’être écouté encore et encore. Ce n’est pas juste une question de guitare, de basse et de batterie, mais de sensibilité, d’âme et de manière de captiver l’auditeur, que seule la musique peut offrir. Le tout est porté par des morceaux qui se révèlent encore plus intenses à chaque nouvelle écoute.

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Chronique : Adrien
 Animation : Emma
 Réalisation : Léo et Alexis, soutien technique Calixte
 Première diffusion antenne : 17 Avril 2025
 Publié le 3 Mai 2025

Une publication de Adrien