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Stranger Things touche à sa fin et tourne en rond

Judith | 8 décembre 2025

Aujourd’hui, on va plonger dans l’époque des cassettes audio, des blousons en jeans et de l’aérobic. Je vous parle évidemment de Stranger Things, l’une des séries les plus populaires de Netflix depuis son lancement, et qui pose sa trame dans les années 80. Mêlant thriller, horreur et science-fiction, elle suscite un engouement colossal depuis ses débuts, en 2016. 140 millions de personnes la regardent, soit 1,8 milliard d’heures de visionnage. La cinquième et dernière saison est en train de sortir et c’est déjà la folie. A tel point que jeudi passé au moment de sa mise en ligne, Netflix a crashé tellement il y avait de gens sur la plateforme. En même temps, trois ans et demi que les fans attendent… Il y avait de quoi s’emballer.

A l’origine, Stranger Things, c’est une bande de quatre pré-adolescents inséparables, Mike, Lucas, Will et Dustin, passionnés de Donjons & Dragons, et qui roulent à bicyclette dans la petite ville paisible de Hawkins. Mais à l’hiver 1983, Will disparait sans laisser de trace. Ses amis, sa mère Joyce, son frère Jonathan et le shérif Hopper se lancent à sa recherche. Mais très vite, on comprend qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement “normal”. Son ravisseur n’est autre qu’un Démogorgon, un monstre issu d’un univers parallèle: le monde à l’envers. Là-bas, tout ressemble à Hawkins…mais version cauchemar. Il fait noir et froid, tout est recouvert d’une couche visqueuse, et surtout, c’est habité par des créatures franchement peu appétissantes.

C’est là que la petite bande rencontre Eleven, une fille avec des pouvoirs surnaturels, échappée d’un laboratoire expérimental mené par le docteur Brenner. Elle va les aider à retrouver leur copain pour le ramener dans le monde normal. Évidemment, c’est loin de s’arrêter là. Au fil des saisons, on comprend que Will n’a été que la première victime d’un problème bien plus grand: le portail vers le monde à l’envers s’agrandit et les drames se multiplient. La série glisse vers des saisons de plus en plus effrayantes. Chaque année, Hawkins est un peu plus menacée, jusqu’à ce que soit révélée l’existence de Vecna, l’ennemi ultime qui tire les ficelles depuis le début.

Un succès qui s’explique notamment par la nostalgie. On nous donne à voir les années 80 telles qu’on les fantasme. En s’adressant essentiellement à une génération qui n’a pas connu cette époque, on joue donc avec une nostalgie imaginaire, s’appuyant sur des stéréotypes et des souvenirs chimériques. Les frères Duffer, créateurs du show, n’ont pas fait les choses à moitié. En ressuscitant les habits, les décors, les tubes, mais aussi les célébrités de l’époque, à l’instar de Winona Ryder, actrice emblématique de Beetlejuice et Edward aux mains d’argent. Oubliée durant une bonne quinzaine d’années, elle prend ici l’un des rôles principaux avec brio.

Preuve que ça fonctionne, depuis 2022, Kate Bush a été propulsée au top des charts, son hit Running up that Hill, sorti en 1985 devenant le morceau le plus streamé de Spotify dans plusieurs pays. Depuis la sortie de la saison 5, il est passé à 1,5 million d’écoutes. Voilà une chanteuse qui doit bien profiter de sa retraite.
La musique justement, participe pleinement au succès de la série. De sa bande originale faite de synthétiseurs, à sa bande-son composée de groupes iconiques, comme The Clash, la musique est aussi, dans le monde à l’envers, le seul moyen de garder un lien avec le monde réel.

On notera également le retour flamboyant de la coupe mulet qui est, étrangement, revenue à la mode ces dernières années… Est-ce vraiment une coïncidence? Ajoutez à cela une pincée de tension et une bonne cuillerée de monstres, et vous aurez l’un des plus gros succès cette décennie.

Stranger Things s’est faite une place de choix au sommet de la pop culture et je dois dire qu’elle m’a aussi eue. Elle a évidemment des défauts, notamment dans le scénario, qui accumule beaucoup d’informations sans toujours savoir quoi en faire, mais malgré tout, elle accroche et surtout, elle fédère. Donc quand j’ai vu que la dernière saison était en ligne… j’ai craqué.

La saison 4, qui m’avait franchement bien convaincue, nous avait laissé bouche-bée, tandis que Vecna, le grand méchant du monde à l’envers, s’apprêtait à engloutir Hawkins, laissant présager une guerre imminente.
On tenait la promesse d’une saison finale explosive. Autant dire que, comme des millions de personnes, j’ai appuyé sur “play” le 27 novembre avec des attentes astronomiques. Les miennes sont, pour l’instant, déçues. Moi qui pensais retrouver une ambiance sombre et plongée dans le chaos, avec des batailles et de l’adrénaline… que néni.

Certes, la ville est sous quarantaine militaire… mais hormis ça, la vie suit son cours. Les quatre garçons vont au lycée et Eleven fait du parcours… L’ambiance est étrangement paisible. Jusqu’à ce qu’à nouveau, un enfant disparaisse. On retombe dans les mêmes mécaniques qu’on connaît depuis cinq saisons: un enlèvement, des visions, des portails qui s’ouvrent, Will qui sent des petits frissons dans sa nuque pour annoncer que quelque chose ne va pas, et le mal qui rôde… C’est du déjà vu.

En plus, on recentre tout l’enjeu sur deux enfants qu’on a à peine rencontrés et une nouvelle cheffe militaire. La série compte déjà une bonne douzaine de personnages principaux… Bon je crois que ça suffit, inutile d’en rajouter pour nous embrouiller encore plus.
Et surtout, ça tourne autour du pot. On est presque sur une sorte de lâcheté scénaristique. Comme si on avait peur de tuer un rôle important pour ne pas fâcher le public. Dégommez-moi ce monstre une bonne fois pour toutes, qu’on retourne à nos Minitel!

Pour l’instant oui, cela ressemble à la saison de trop. La quatrième était nettement supérieure à celle-ci. Il manque encore de vraies surprises et de tensions. Mais deux parties sont encore à venir. La prochaine, le 25 décembre dévoilera trois nouveaux épisodes, avant l’épisode final, le 1er janvier.
Tout espoir n’est donc pas perdu… j’espère simplement que le Père Noël entendra ma prière.


Chronique : Judith
Animation : Lionel
Réalisation : Noé
Crédit photos : Netflix
Première diffusion antenne : 2 décembre 2025
Publié le 8 décembre 2025

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Une publication de Judith


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