« Pensée plurielle, écritures singulières »
Il est une haute école de théâtre qui a eu la pertinence de placer l’écriture théâtrale au centre du processus de la création.
Cette école est située à Lyon et est appelée ENSATT.
Sous cet acronyme se cache l’École Nationale Supérieur des Arts et Technique du Théâtre.
Cette école compte 10 départements liés à l’ensemble des métiers nécessaires pour produire un spectacle.
Le département d’écriture dramatique a ouvert ses portes en 2003 sous la houlette d’Enzo Cormann.
Aujourd’hui, les éditions des Solitaires Intempestifs proposent un recueil qui rassemble des réflexions, des témoignages sur cette expérience.
En avant-propos, on nous informe de l’organisation du lieu, puis le directeur de l’établissement Laurent Gutman évoque la place de l’écriture au sein du processus créatif.
Cette école accueille 200 élèves sur un site de 13 000 m2
Enzo Cormann poursuit en nous parlant d’une utopie concrète.
On ne transmet pas l’écriture, pas plus qu’on ne transmet le théâtre. Dans cette école, on réunit autour d’une grande table, des auteurs en devenir et des auteurs expérimentés pour constituer une coopérative critique éphémère.
En France, à l’époque, aucune école d’art – et moins encore de théâtre- n’offrait de structure d’accompagnement, d’apprentissage et d’expérimentation aux jeunes dramaturges.
Fréquentes dans les universités nord-américaines, les créatives classent, à l’instar des cursus d’écriture dramatique existant dans la plupart des écoles supérieures de théâtre en Europe et dans le reste du monde, on longtemps été regardées par le milieu littéraire et théâtral français comme autant d’atteintes normatives à la liberté de création.
La densité de la pensée d’Enzo Cormann n’appelle pas les raccourcis, c’est pourquoi j’éviterai de vouloir réduire ses propos qui constituent la première partie du livre.
La deuxième partie s’intitule : Singulier pluriel.
Elle est constituée de 13 témoignages émanant aussi bien d’anciens élèves que d’anciens intervenants.
« Ces temps hors du temps qui questionnent nos manières d’écrire et de vivre. Il faudrait instaurer un studio obligatoire mensuel quelle que soit la profession où chacun serait amené à réfléchir en groupe sur ses pratiques. »
Voilà le lien personnel et vibrant qu’a connu Pauline Sales.
La dernière partie s’intitule : S’apprendre à écrire
Le protocole est simple des questions adressées par salves et messageries constituent une forme de forum et d’échanges avec Marion Aubert, Enzo Cormann, Samuel Gallet et Pauline Peyrade.
Pour ma part,
J’ai toujours pensé que Molière était devenu Molière parce qu’il était non seulement auteur mais aussi comédien et chef de troupe. Pouvoir éprouver représentation après représentation l’effet produit par son écriture lui permettait de l’améliorer, de l’affiner pour atteindre une forme de perfection.
Fort de cette réflexion, je suis heureux de savoir qu’une telle école existe et j’espère que cet ouvrage pourra inspirer nos écoles d’art et permettre aussi des nouveaux départements consacrés à l’écriture en lien avec le jeu théâtral.
Pourquoi pas ?
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