Les 7 de Briançon à un mois du verdict : « Avec l’hiver qui arrive c’est toujours des dizaines de personnes qui essaient de passer par jour »
Ce vendredi 2 novembre, les Cinémas du Grütli organisent une projection du film « Libre » de Michel Toesca, récompensé au Festival de Cannes. Le documentaire suit Cédric Herrou, agriculteur dans la Roya (vallée du Sud de la France frontalière avec l’Italie). Le jour où Cédric croise la route de réfugiés, il décide, avec d’autres habitants de la vallée, de les accueillir. De leur offrir un refuge et de les aider à déposer leur demande d’asile. Mais en agissant ainsi, il est considéré hors la loi. Le réalisateur l’a suivi pendant trois ans et a participé et filmé -au jour le jour- cette résistance citoyenne. Ce film c’est l’histoire du combat de Cédric et de tant d’autres. Un combat qui est aussi celui de Bastien Stauffer-Cart qui sera présent après la projection du documentaire ce vendredi. Celui que la presse nomme l’un des trois de Briançon, désormais sept. Il a été incarcéré suite à une marche solidaire à la frontière entre l’Italie et la France, et accusé d’aide à l’immigration illégale.
« Avec l’hiver qui arrive c’est toujours des dizaines de personnes qui essaient de passer par jour, qui fuient l’Italie »
Bastien Stauffer-Cart précise que désormais les trois de Briançon sont trois plus quatre, puisque quatre nouvelles personnes ont été inculpées. Il revient sur l’arbitraire de cette arrestation, un sentiment d’incompréhension face à une marche solidaire. Il dénonce « une manière de pratiquer la frontière totalement injuste » rappelle que la marche s’est « organisée de manière spontanée »
« Cette marche, c’est une marche de protestation, de solidarité où on essayait un peu de mettre en avant ce que la frontière était, sa militarisation de plus en plus fréquente et en fait d’essayer de dénoncer ce qui pour nous était une manière de pratiquer la frontière totalement injuste »
Il revient sur les causes des vagues migratoires favorisées par un grand déséquilibre des richesses entre le nord et le sud. Un mouvement migratoire engendré selon lui par une histoire esclavagiste, une histoire coloniale et le système capitaliste et qui va continuer en raison des changements climatique.
« Nous on a une situation privilégiée ici en Europe, bien sûr qu’on doit être solidaire […] c’est pour nous une manière d’agir pour rétablir un tant soit peu d’égalité et de justice »
Pour Bastien Stauffer-Cart ses actions sont dictées par la volonté de « rétablir un tant soit peu d’égalité et de justice » ses premières inquiétudes avant sa situation personnelle vont aux personnes migrantes, les premières victime de la répression.
« On doit lutter […] pour que toutes les personnes […] puissent continuer à être solidaires sans avoir la boule au ventre, s’en s’empêcher de le faire parce que c’est indispensable, ça permet juste de sauver des vies concrètement. »
Le 9 novembre 2018 se tient le procès et à un mois du verdict les sept de Briançon ne partent pas abattus et bénéficient d’un solide soutien. Ils conservent une volonté ferme de lutter pour que ce procès offre un impact positif sur la compréhension des problèmes migratoires, de la situation sur place avec l’hiver qui arrive et les dizaines de personnes qui passent l a frontière chaque jour. Ils luttent pour dénoncer les exactions policières, les dénis de droit et permettre à la solidarité de continuer sereinement car elle permet de sauver des vies.
Crédit photos : © Outside The Box / SaNoSi Productions
Compte-rendu et mise en ligne : Charles Menger
Dernière mise à jour : 10 novembre 12h05
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