Here, un film contemplatif et ascétique

Comme tu le sais, le nom des réalisateurs peuvent parfois nous jouer des tours : de type Claire Simon et Claire Denis deux documentaristes / réalisatrices habituées des festivals dont on parlait il y a quelques mois. Bon je ne reviens pas là-dessus. Mais le nom des films également peuvent nous induire en erreur … Typiquement rien qu’en 2024 et 2025, on a eu au moins 3 films dont le nom tournait autour de Baby : Baby / Babygirl / Baby bluff

Cette fois-ci il s’agit carrément d’une homonymie . Et soyons franc, je me suis fait avoir. Donc ce film ou plutôt ces films s’appellent HERE H-E-R-E et sont tous les deux extrêmement récents – grosso modo 2024. Alors très simplement cette semaine,, je pensais voir le dernier Robert Zemeckis HERE avec Tom Hanks et Robin Wright en tête d’affiche et ben finalement c’était HERE un film du réalisateur belge Bas Devos avec Stefan Gota et Liyo Gong. 2 salles 2 ambiances . Mais pourquoi pas !

Voilà il y a souvent une raison aux hasards de la vie ,, n’est-ce pas? Ou parfois pas 😉 bref. donc laisse-moi te présenter brièvement ce film HERE ( à na pas confondre évidemment avec le film HERE ). Il s’agit d’un film d’auteur disons contemplatif . Contemplatif ça veut dire généralement plans fixes, peu de dialogue, très beau esthétiquement. Ici Le scénario est très simple, il joue sur la rencontre de deux personnes solitaires dans la banlieue de Bruxelles , le tout se déroulant sur une période de trois jours. D’un Côté on a Stefan, un ouvrier roumain assez taiseux travaillant sur des chantiers . De l’autre Shuxiu une jeune scientifique spécialisée dans l’étude des mousses.

On va suivre ces deux personnages alternativement : l’un en pleine préparation de son départ en vacances avec rangement de son frigo, réparation de sa voiture et bisous à sa sœur. L’autre aidant sa tante dans le restaurant familial ou étudiant des mousses au microscope dans son laboratoire. Par contre mea culpa Je suis désolé je viens de divulgâcher les plus grands scènes d’action du film. 😉 oui car clairement on n’est pas sur du John Woo. Ce n’est pas un film à suspense , ou un thriller social , ni une rom com d’ailleurs

On est sur un film de sensations, d’observation. Le rythme est relativement lent, doux… Les personnages principaux sont presque davantage incarnés et définis par leurs relations à leur environnement naturel plutôt que par leur interactions avec leurs semblables. Et si la plupart des films se construisent sur les dialogues (ce qui n’est pas toujours une réussite), ce n’est pas vraiment le cas ici ou alors avec parcimonie et délicatesse. La caméra s’attarde plus sur les paysages, les arbres, les plantes. En fait le réalisateur semble davantage intéressé par la recherche de la beauté dans les petites choses de la vie (une soupe cuisinée et partagée, une complicité naissante, du vent dans les arbres…)

Le film s’inscrit ainsi dans une forme d’errance zen qui va permettre aux deux protagonistes de se créer un lien subtil, presque silencieux. On pense beaucoup au cinéma asiatique , très poétique, minéral , éthérée . Il faut se laisser porter par cette poésie du réel . Toutefois , contrairement à des films comme A scene at the sea de Takeshi Kitano ou ceux de Hong Sang Sao par exemple , celui-ci est assez peu touchant. La délicatesse de la réalisation est à souligner, mais il manque de mon point de vue de l’incarnation, de l’émotion. C’est peut-être les acteurs pas forcément charismatiques ou un côté un peu convenu mais le film semble au final un peu trop neutre.

Si tu veux le geste est appréciable, c’est un joli film avec une certaine poésie mais pour moi il ne réussit pas totalement son objectif car il manque la touche d’émotion qui donnerait du relief à l’ensemble . Alors ce n’est pas du tout un mauvais film, mais à conseiller plutôt aux cinéphiles aimant un cinéma contemplatif et un peu ascétique.

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Chroniqueur : Johan
Animation : Emma
Réalisation : Lyes
Première diffusion antenne : 5 juin 2025
Crédit photo : jhr films
Publié le 12 juin 2025

Une publication de Johan