Drive my car: vérité et sensibilité au travers de la fiction

Drive my Car c’est le dernier long de Ryusuke Hamaguchi, adaptation d’une nouvelle de Haruki Murakami. En 2021, il remportait le prix du meilleur scénario du festival de Cannes. Le film est réalisé avec brio : en jouant avec tension et calme, alternant temps longs et temps courts en maitrisant avec perfection autant dialogues que développement narratif et images.

Le contraste entre les préoccupations artistiques du metteur en scène et les considérations terrestres et rationnelles de sa chauffeuse Misaki est une métaphore du monde de complexité et d’intrigues psychologiques dans lequel Yusuke est enfermé. C’est cette sorte d’absence, ce décalage qu’on ressent lorsqu’on perd un être cher, et que l’on se sent seul dans cette étrangeté, seul dans cette altérité. Ça m’a beaucoup fait penser au titre de Stromae, Enfer, Drive My Car te fait ressentir cette solitude presque tangible.

Toutes ces histoires sont peintes sur la toile du monde du théâtre. En effet Yusuke vient d’accepter de mettre en scène Oncle Vania, de Tchekov pour une célèbre salle à Nagasaki. La tension est à son comble car l’acteur principal est l’amant de sa femme décédée. Les répétitions deviennent la scène principale de la souffrance de Yusuke. Coup de génie, Hamaguchi intègre les dialogues de Tchekov au film, amenant donc un troisième auteur dans la construction de cette histoire.
C’est ici donc à mes yeux le message central du film : comment apporter une forme de vérité et de sensibilité au travers de la fiction ?

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Chronique : Inès
Réalisation : Teo
Crédits photos une : © Rapid Eyes Movies
Crédits photo Mixcloud : © The Asahi Shimbun Company
Première diffusion antenne : Jeudi 13 janvier
Mise en ligne : Anthony
Publié le 22 janvier 2022

Une publication de Inès