Diggin – New, Again: L’atmosphère a une belle gueule
‘’New Again’’, de ce que j’ai trouvé c’est le premier album du groupe. Ils avaient sorti plusieurs singles et EP avant de dévoiler leur 12 titres le 22 novembre dernier. Ouais, j’ai bien dit le 22 novembre, comme tu l’as mentionné plus tôt Emma, on est légèrement à la bourre.
Avec ‘’New, Again’’, on retrouve un style de musique qui dessine plein d’expressions différentes sur le visage de ses auditeurs et auditrices. ‘’Diggin’’ se décrivent comme un groupe de soul et d’indie-pop, avec un petit zeste de lofi. En mélangeant tout ça, on se retrouve avec un combo à la fois moderne et vintage qui vient cajoler nos tympans,qui remercient surtout la manière dont ‘’Diggin’’ maîtrise les dynamiques.
C’est le premier truc qui m’a frappé en écoutant l’album, et c’est une sensation qui m’a jamais quitté pendant que je le traversais. Les 12 titres ont chacun leur caractère unique, et on sent qu’il y a eu beaucoup de boulot sur les détails. C’est puissant et doux quand il faut, les harmonies sont discrètes ou bien fournies selon le contexte, et les nuances de volume sont maîtrisées au décibel près. C’est tout de suite flagrant avec ‘’Deception’’, le premier morceau de l’album.
La technique et la musicalité des artistes y est évidemment pour beaucoup. Les arrangements sont portés par le jeu des musiciens, ça donne des morceaux avec une logique transparente et bien ficelée, où tous les éléments trouvent leur place. Et derrière, il y a ce souci du détail. Par exemple, on a le batteur qui change certains éléments de son kit pour avoir un son qui colle le plus fidèlement à l’ambiance du morceau, ou bien les effets de la guitare qui doivent passer par une soixantaine de pédales différentes selon les besoins. Tout ça, c’est lié par un mixage qui fait honneur à la composition. Big up à l’ingé-son qui a eu cet album entre les mains, tout est bien dosé comme il faut.
Mais il y a un élément qui se démarque quand même des autres.
‘’New, Again’’ aurait eu bien moins de saveur sans ses lignes de basse – et je dis pas ça parce que je suis batteur et qu’il y a un amour platonique entre nous et les bassistes. C’était pas flagrant sur les hauts-parleurs en fin de vie de mon ordi, mais une fois que j’ai mis mes écouteurs, j’ai été absorbé par le ronronnement incisif de l’instrument – ça ne veut absolument rien dire mais je trouve que c’est assez dans le ton.
Globalement, les structures des titres sont assez classiques, on retrouve une oscillation entre couplets et refrains, ponctuée par des transitions qui, mine de rien, font le taff. Ces structures basiques, c’est normal dans ce style de musique, et ça permet de vraiment se focaliser sur le groove. La tête bouge toute seule, on est bercé par les harmonies et le hi-hat régulier, bref, comme dit avant, c’est surtout l’atmosphère des morceaux qui va faire en sorte qu’on voit pas passer l’album.
On retrouve toujours quelques bonnes surprises aussi. Du tambourin sur ‘’Bad Faith’’, un aller-retour entre jazz et funk sur ‘’Another Logic’’, des parties un chouia psyché sur ‘’2D to 3D’’, ou encore des changements de vitesse sur ‘’City Knight’’.
L’album en lui-même connaît une évolution. Les premiers morceaux suivent une structure assez commune et jouent surtout sur les atmosphères. Puis on voit un changement d’humeur à partir du 6-7ème morceau, où les musiciens se lâchent un peu plus: On commence à entendre des solos, les signatures rythmiques et les bpm changent, il y a une prise de liberté au niveau des styles. En gros, si une bonne première moitié de l’album met l’accent sur l’ambiance, la deuxième laisse plus de place aux musiciens eux-mêmes. Pour moi, le morceau qui concentre le mieux ces deux approches, c’est ‘’Surrender’’. On a du piano indécis et mélancolique, et quand la guitare vient annoncer que ça repart, on a des frissons tout le long du dos – le fameux principe du ‘drop’, en quelque sorte. ‘’New, Again’’, c’est un album qui nous laisse aucun temps mort, il y a à chaque seconde un élément nouveau qui vient capter notre attention. Paradoxalement, on n’est jamais submergé par tout ce qui se passe. Grâce au mixage et aux dynamiques bien dosées, c’est un album à la fois reposant et stimulant, où on va faire ‘’ouuuuh’’ avec la bouche pendant 42 minutes.
‘’New, Again’’ parle de renouveau et d’ouverture sur le monde. Dans chaque morceau, y a comme une sensation d’être en paix avec soi-même, autant dans la composition que bien évidemment dans les paroles. L’album se termine sur ‘’Hey, Hi’’ – et c’est quand même un sacré flex de finir un album avec un “Hé, bonjour’’, mais quelque chose me dit que c’est dans le thème, comme si on disait salut à un nouveau cycle, un nouveau monde.
On espère en tout cas être plus au taquet pour le prochain album.
–
Chronique : Lionel
Animation : Emma
Réalisation : Luis, Marlon, Christian
Première diffusion antenne : 13 janvier 2025
Crédits photo vignette: Irascible Music
Crédit photo fond : DR
Publié le 17 janvier 2025
Modifié le 3 février 2025
Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast
Commentaires
Pas encore de commentaire pour cet article.