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Le Bestiaire de la 6e extinction pour ne pas oublier

Emma | 19 mai 2025

Et si le dessin devenait le dernier refuge des espèces disparues ?

Avec Le Bestiaire de la 6e extinction, l’artiste et réalisateur Marcel Barelli poursuit un travail entamé il y a plusieurs années : mettre en lumière, par l’image, ce que le vivant perd. Après Le Bestiaire helvétique et Le Bestiaire désenchanté, ce troisième ouvrage recense 388 espèces éteintes à travers le monde, dans un format accessible et illustré. Il est pensé comme un objet à consulter librement.

Pour cette œuvre, la forme du bestiaire s’est imposée d’elle-même. Historiquement, ces ouvrages regroupaient connaissances scientifiques, observations et légendes sur les animaux connus ou supposés. Ici, c’est une autre mémoire qui se construit, celle d’un vivant effacé. Les informations ont été documentées à partir de listes scientifiques, comme celle de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mais redonnées à voir par le dessin. Sous les traits stylisés du cartoon, ces espèces deviennent identifiables, mémorables, et surtout racontables.

Le projet relève presque de l’archéologie visuelle : retrouver des traces d’animaux parfois disparus depuis des siècles, leur redonner une forme, une histoire, une anecdote.

Un geste de mémoire guidé par une phrase que lui répétait sa mère : « Avec un crayon et un bout de papier, on ne s’ennuie pas ». C’est à la fois simple et essentiel : rendre visible ce qui ne l’est plus, tout en s’éveillant à la complexité du vivant.

Du célèbre dodo à des espèces plus méconnues comme le melomys rubicola, petit rongeur australien victime du réchauffement climatique, l’ouvrage suit un ordre chronologique de disparition.

Une lecture linéaire possible, mais non obligatoire : tout le monde peut ouvrir le livre au hasard, le feuilleter, revenir, s’attarder. Pensé pour tout public, des enfants aux spécialistes, Le Bestiaire de la 6e extinction propose une autre manière d’apprendre.

Ce livre n’a pas de leçon à donner. Il invite plutôt à prendre le temps, à regarder ce qui a disparu, et à réfléchir à ce qui compte. Un outil de transmission, sans nostalgie mais avec lucidité, pour se rappeler que le vivant n’est jamais acquis.


Invité : Marcel Barelli
Animation : Emma
Réalisation : Léo, Calixte et Théo
Production : Stéphanie
Communication : William et Anna
Première diffusion antenne : 8 mai 2025
Mise en ligne : Camille
Crédits photos : Marcel Barelli, Éditions 41
Publié le 19 mai 2025

Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast

Une publication de Emma


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