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Coronavirus: La Suisse reste sourde

Charly | 21 mars 2020
EDITORIAL

Vers une catastrophe sanitaire majeure ?

Quand je prends la plume d’habitude sur Radio Vostok, c’est pour préparer le journal des bonnes nouvelles; mais aujourd’hui, j’ai beau chercher: les nouvelles ne sont pas bonnes. Et elles ne sont pas bonnes du tout. A tel point que je ressens le devoir d’alerter, comme d’autres, avant qu’il ne soit trop tard. Et il est sans doute déjà trop tard.

Comment en sommes-nous arrivés là ? D’aucuns accusent la Chine, et il est vrai que dans la première phase de contamination elle a tardé à lancé l’alerte. Mais depuis janvier nous sommes au courant de la situation. Cela fait donc plus de deux mois. Qu’avons-nous fait ? Trop peu, c’est certain. Et la menace s’approche, se précise, elle est à nos portes et en fait elle est déjà là.

Nous avons les exemples du nord de l’Italie et de l’Alsace, des régions limitrophes. En Alsace les services d’urgence sont débordés. En Italie il faut faire des choix tragiques, en sauver certains, en laisser mourir d’autres sans même pouvoir les enterrer dignement, car les pompes funèbres aussi sont saturées.

Pourtant des solutions existent et nous ne les appliquons pas. L’Asie, épicentre de l’épidémie, gère beaucoup mieux le virus que nous. Fort de leur expérience avec le SRAS en 2003, plusieurs pays d’Asie ont pris des mesures efficaces. La Chine a appliqué un confinement drastique, avec une réduction des cas. La Corée du Sud, premier pays touché après la Chine, a réussi à contenir le virus en appliquant une politique de dépistage systématique: 15’000 à 20’000 tests par jour. Hong-Kong et Taïwan ont eux réussi à éradiquer le virus précocement en s’aidant du big data.

Que fait la Suisse ? L’Office Fédéral de la Santé Publique est sous le feu des critiques, une réelle vision d’ensemble manque. Les données ne sont pas traitées assez vite et sont fournies par fax... On croit rêver. Ou plutôt cauchemarder. Alors qu’autour de nous des pays avec une courbe de progression plus lente ont déjà ordonné le confinement, la Suisse, fidèle à sa tradition, coupe la poire en deux. Mais le semi-confinement ne suffit plus, il n’y a qu’à mettre le nez dehors et observer les groupes de gens qui discutent pour voir à quel point le virus peut encore se propager aisément. L’OMS dit pourtant depuis Genève qu’il faut systématiser les dépistages, mais Berne n’entend pas: la Suisse est sourde, et elle va au-devant d’une catastrophe sanitaire majeure.

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Crédit photo : Fusion Medical Animation sur Unsplash
Publié le 19 mars 2020
Dernière modification le 21 mars 2020

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Commentaires

1 commentaire.

  1. Vitali Capraro

    20 mars 2020 at 9 h 10 min

    Alors meme si je suis absolument POUR le confinement … je trouve botre article completement a cote de la plaque… ecrit comme tel, il est ou trop tard, ou trop tot !!! Il faut maintenant rester lamtete froide et pragmatique… . 1. Il n’y a tout simplement pas assez de reactifs pour tester tous ceux qui en auraient besoin = suivi des cas potentiellement infectieux impossible / 2. Les pays cités ne sint justement pas la Suisse = systeme federaliste et democratie directe
    Et pourtant… j’en appelle moi aussi a ce que le Conseil Federal prenne la decision du confinement… a pandemie = meme decision sanitaire au niveau continental, puis mondial !!!
    Ah… et eilez-vous en Asie si vous trouvez que c’est mieux!!! Et toc !!
    Myriam Vitali Capraro, Geneve

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