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Ça bouge derrière le rideau

Lola | 21 mars 2021

Jean Liermier, directeur du Théâtre de Carouge, est venu nous parler de tout ce qu’ont fait les théâtres genevois ces derniers mois, malgré la crise et la fermeture de salles.

Depuis novembre 2020, les théâtres sont fermés. Mais ce n’est pas pour autant que les artistes et artisans de la scène n’ont rien fait, au contraire. Pour montrer l’étendue du travail effectué dans l’ombre entre la fermeture imposée par la crise sanitaire et février 2021, douze institutions genevoises se sont regroupées pour créer un répertoire commun : « Dans nos maisons ».

La vie méconnue du théâtre
Fabrice Melquiot, directeur d’Am Stram Gram, faisait face, tout autant que Jean Liermier, à différentes questions et remarques du public comme de ses proches. « Vous devez souffrir en ce moment, tourner en rond, vous ennuyez. » Dénuées de mépris, ces observations montrent que le monde extérieur ignore tout de ce qui se passe derrière le rideau baissé depuis trop longtemps. Les deux directeurs ont donc décidé, pour remédier à ça, de faire un état des lieux accessible au public. Dix autres théâtres de la ville se sont joints au projet, à savoir : l’ADC, la Comédie de Genève, le Crève-Coeur, le Galpon, le POCHE/GVE, le Théâtre Alchimic, le Théâtre des Marionnettes, le Théâtre du Loup, le Théâtre Forum Meyrin et le Théâtre Saint-Gervais.

Faire vivre le théâtre autrement
Les théâtres ont continué de vivre et de travailler. L’absence de certitudes et de perspectives est déstabilisante, mais les travailleurs de la scène n’ont pas arrêté, afin de se tenir prêts à une éventuelle ouverture, lorsque celle-ci arrivera enfin. Gardant leur dynamique de travail, les artistes et artisans du Théâtre de Carouge ont, par exemple, exercé de différentes manières. Tout d’abord en se réunissant afin de stimuler la réflexion sur la marche à suivre à adopter, puis en proposant au public des podcasts, comme « Le Petit Prince » aux alentours de Noël 2020, mais aussi des appels téléphoniques de 30 minutes sous réservation, durant lesquels un comédien appelait un spectateur, commençait avec la lecture d’un texte pour terminer sur une discussion. Si les artistes n’étaient au premier abord pas convaincus par la démarche, ils ont réalisé à quel point ces appels étaient bénéfiques pour certains, qui parfois revenaient, profitant d’un lien avec l’extérieur trop rare. Mais ils ont aussi retrouvé les sensations de la scène, le trac avant de saisir le téléphone, l’immédiateté de la représentation et le plaisir du texte, ainsi qu’un contact avec le public extrêmement fort. Du côté des artisans, des formations pour les jeunes de la FASe ont été mises en place sur les techniques du son et de la lumière. Les mêmes apprentissages étaient également proposés du côté du jeu. De nombreuses innovations pour amener le théâtre à l’extérieur, et tout ça ne concerne qu’un théâtre sur les douze participant à « Dans nos maisons ».

Le monde du théâtre n’a donc pas baissé les bras, il est resté actif, ingénieux et productif malgré la crise et le manque d’intérêt de certaines sphères décisionnelles. Jean Liermier se souvient par exemple du terme de « non-essentiel » appliqué à la culture au début de la crise. « Maladroite et malvenue, cette expression traduit une certaine méfiance et infantilisation de la culture, qui est pourtant aussi professionnelle que les autres domaines et tout autant bénéfique à la société. »
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Invité : Jean Liermier
Interview : Lola
Réalisation : Ornella et Alexis
Production : Sidonie et Clorinda
Crédits photos de Une et de Podcast : Mark Thompson © Unsplash
Crédits photo de Background : Alex Avalos © Unsplash
Date de diffusion : 16 mars 2021
Mise en ligne : Kelly
Publié le 21 mars 2021

Une publication de Lola


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