Baby Volcano – Supervivenxia: La maison est en feu!

-Cette chronique devait avoir lieu avec quelques exclus il y a un mois, mais comme je prends jamais de vacances en même temps que tout le monde, bah je rattrape aujourd’hui. À vrai dire, j’ai même hésité à parler de Dublin plutôt que de Baby Volcano, mais je me suis rappelé qu’on est à la radio, donc la soirée diapo ça va devoir attendre.

-Bien sûr, c’est la seule raison qui te pousse à parler de Baby Volcano aujourd’hui, Lionel.

-Bien sûr, ça, et le fait que ‘’Supervivenxia’’ parvienne à condenser tout un triathlon sous une pluie battante en un EP d’un peu plus de 15 minutes. Comme quoi, pas besoin de faire des albums de 2 heures pour dire quelque chose. Et Baby Volcano, elle en a des trucs à dire, en particulier dans mon morceau coup de coeur ‘’Delish’’:
Le drop de ce morceau est quand même magique. Le début de l’EP est comme ça. Des percus bien hachées, une nappe de claviers hostiles en train de gronder en fond: les éléments qui se superposent construisent petit à petit les morceaux, et la prod assure. Niveau composition, j’ai adoré ‘’Caralesh’’ par exemple, où la voix et les percussions sont en train de se tourner autour pour ne donner qu’une seule mélodie, et derrière vient le hi-hat qui ajoute une petite tension énergique.

-Mais même si on assiste à une progression dans les morceaux, ils ont souvent un démarrage très brut.

-Les premiers morceaux de ‘’Supervivenxia’’ ont rarement une intro – même si Baby Volcano toque avant d’entrer sur ‘’Knock Down’’, et ça nous balance direct sur des sons reggaeton bien nerveux. Tout ça se marie très bien avec la voix de Baby Volcano, qui maîtrise d’ailleurs plusieurs styles. On l’a entendue rapper en français, mais y a pas que ça. Baby Volcano arrive à habiller ses morceaux avec de petites interventions plus libres, et même si je suis pas fan du filtre chipmunk, ça fait son petit effet.
Il y a tout un message à faire passer, et pas qu’en français. À travers aussi l’espagnol et l’anglais, Baby Volcano arrive à transmettre plein d’émotions différentes, comme la colère, la révolte, mais aussi un certain sens de mélancolie et de sérénité. Cette sérénité, on la retrouve sur les deux derniers morceaux de l’album, ‘’Kurakaku’’ et ‘’Olor a Fogata’’. On assiste à un contraste net à partir de là. La chute de vitesse et d’énergie fait vraiment du bien après la frénésie des 3 morceaux précédents, et on se sent physiquement relaxé-e – comme quoi, la musique c’est pas que pour les oreilles.

-Ca donne presque envie de se poser dans un hamac et de se détendre tous les muscles.

-Avec sa guitare esseulée, une voix claire mais un peu sépulcrale, et quelques tambours profonds, ‘’Kurakaku’’ donne des chills dans le dos. Je sais pas si Baby Volcano a prévu ce titre dans son live, histoire de laisser reprendre son souffle à son public, mais dans l’album, c’est une résolution apaisante, un peu comme quand on marche pour récupérer après avoir couru – bon, j’utilise cette allégorie, mais la dernière fois que j’ai couru ça devait être pour choper le bus au cycle.
Tu vois quand t’as été debout toute la journée et quand tu te poses sur un tabouret, tes jambes et ton dos te lâchent un grand merci avec le sourire? ‘’Kurakaku’’ t’enveloppe avec son ambiance beaucoup plus chill, et ça t’envoie des frissons dans le dos.
C’est ce que j’ai préféré dans cet album: la construction. En 5 morceaux, Baby Volcano propose une aventure avec de la cohérence musicale, mais aussi narrative. Évidemment, chaque morceau s’écoute indépendamment des autres, et j’ai mes quelques coups de coeur, mais ‘’Supervivenxia’’ est un ensemble à écouter d’une traite.

-Le titre de l’EP veut d’ailleurs dire ‘’survie’’ en espagnol.

-On sent très bien cette volonté de survivre dans l’album, entre la lutte exprimée dans les 3 premiers morceaux et une sorte de paix retrouvée. D’après mes recherches et mon piètre niveau en espagnol, le dernier titre, ‘’Olor a Fogata’’, qu’on entend en fond, signifie ‘’feu de camp’’, et on se sent vraiment accueilli-e autour de la chaleur d’un feu quand on écoute ce morceau. Ca nous fait une très belle conclusion à un album intense. J’ai hésité à choisir ce morceau comme sortie, mais pour une artiste comme Baby Volcano, il faut quelque chose de plus musclé.

-Du coup, on va plutôt mettre le feu aux hauts-parleurs de la radio et s’écouter ‘’Caralesh’’
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Chronique : Lionel
Animation : Emma
Réalisation : Laure
Première diffusion antenne : 12 mai 2025
Crédits photo vignette: Augustin Rebetez
Crédits photo fond: Maja Daniels
Publié le 19 mai 2025

Une publication de Lionel