Augmentons le volume sur l’extatique «Sudden Lag» des Fomies
On a beau critiquer les vaudois-se-s mais on entend du son bonnard dans ces collines. Bel exemple avec le groupe Fomies, voilà comment j’en suis venu à écouter la concurrence.
Il faut être ouvert. Tu connais la globalisation, il y a plus de frontières ! Notamment lorsqu’on on tombe sur de telles lourdeurs acoustiques. Ce quatuor devenu quintet a germé à Vevey en 2017. En guignant un peu les concerts et les sorties je suis tombé sur leur nouvel album dénommé «Sudden Lag».
Une collab’ entre les délicieux labels suisses Hummus Records et Irascible Records. Ils nous régalent encore avec cette sortie d’octobre passé. Fomies distille un rock psychédélique et sexy, je recommande pour les adaptes de King Gizzard et the Lizard Wizard. La haute qualité de l’album réside en deux éléments : le choix des sonorités d’une part, rondement travaillées, pleines de fuzz et de reverb et les énergies mi-hippies mi-ténébreuses d’autre part. On trouve aussi de subtiles influences punk «oi !» et garage rock des années 90. Après un EP et un album fait maison en 2021 ils ont tout donné pour cette nouvelle mouture diablement prenante. Je trépigne à l’idée de les voir sur scène ! Petit message à Ségolène d’ailleurs, notre coordinatrice de «showcase» Vostok : invite-les s’il-te-plait! J’ai vu quelques captations de leur concert, ça envoit le paté-croute !
A l’instant on écoutait à l’antenne une bribe de la piste « Ego trip». Ça commence avec bienveillance, le début d’un doux voyage où on se dore la couenne avec les potes aux cheveux longs. Puis d’un coup d’un seul, on arrive dans une brutalité jouissante, la nuit tombe d’un coup… Tout est permis, l’animal nocturne se réveille et part à la chasse. Le genre de «track» sur lesquelles tu tires des gueules pas possibles. Mention spécial au clavier tourné en flûte en début de piste puis en robot du «turfu» à la fin. A ce moment on trouve un court passage trash hooligan, bestial mais dans le bon sens. Un des seuls passages chanté dans les graves d’ailleurs et doublé en overdub. Solo de guitare à écouter. Ma note : un gros 5/6… Dantesque !
La rythmique ternaire du titre «Lifted» vient servir de belles incursions de saxo, pas si commun dans le rock psychédélique. Le synthé lui nous joue des boucles à la Ray Manzarek, le fameux claviériste des Doors. En ressort une atmosphère mystique, brumeuse, digne d’un thriller des années 80. Tout l’album comporte cette patte décadente, flamboyante, à l’image de la pochette qu’on pourrait croire tirée d’un visuel d’Iron Maiden. J’avais l’impression que des flammes pouvait sortir de mes enceintes lorsque j’écoutais ça à bloc.
L’album vacille toutefois entre des vibrations lumineuses, légères, avec des chants clairs et des ombres occultes, de massives guitares à fuzz, dysto cradingues et potards dans le rouge écarlate. Un album vivant en somme et méchamment explosif ! Si on était au Moyen-Âge, le groupe serait sur la liste des prochains au bûcher ! Ils drainent trop d’énergies contradictoires, ça pourrait mener au méga kiff, attention ! En même temps c’était pas comme aujourd’hui, il faisait froid à l’époque, fallait bien se chauffer !
Il ne faut pas rater la chanson «Sudden Lag», qui a donné le nom à l’album. Une batterie énervée à la Travis Barker, un effet room sur la voix et une bonne dose de saturation générale. Ça fera trembler les chaumières et le petit cœur des âmes pieuses j’espère !
Prochain concerts pour le HUMMUS Fest, à l’Usine à Gaz de Nyon le 26 novembre.
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Chronique : Romain
Réalisation : Sébastien
Crédits photo podcast : Nikita Thevoz
Crédits photo background : Hummus et Irascible Records
Date de diffusion: 16 novembre 2022
Publié le : 20 novembre 2022
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