Au cœur du labyrinthe PULPATTACK

Au cœur du labyrinthe PULPATTACK

Le pulp, c’est quoi exactement ?

Le pulp, c’est un genre né avec les pulp magazines au début du XXe siècle, des publications bon marché imprimées sur du papier de mauvaise qualité, d’où le terme pulp, qui veut dire « pâte à papier ». Ce qui le caractérise, c’est sa tendance à pousser chaque élément à l’extrême. Les émotions sont décuplées, les personnages sont souvent caricaturaux, et l’intrigue est jalonnée de péripéties spectaculaires, voire absurdes. Les illustrations sont aussi extravagantes : des couleurs criardes et des traits marqués. Chaque image semble éclater hors du cadre ! Dans le pulp, on trouve la science-fiction, la fantasy, l’horreur et d’autres genres populaires. À Pulpattack, on a parfaitement cette ambiance, réunissant les trois !

Comment est structurée l’exposition ?

L’exposition est divisée en trois espaces: Paradis enchanté, Bastokalypse et Pulpokosmos ; chacun étant dédié à une œuvre du couple biennois M.S. Bastian et Isabelle L. Je te propose de retracer le parcours en te décrivant chaque zone.
En entrant dans Paradis enchanté, je suis immédiatement plongée dans le noir complet. Autour de moi, il y a des tableaux fluorescents, et j’ai l’impression de pénétrer dans une jungle à néon. Les tableaux débordent d’illustrations et de références ! En m’approchant, je repère des allusions au Voyage de Chihiro et à Avatar.

Il y a-t-il d’autres références dans Pulpattack ?

Oui ! Toute l’expo est un véritable nid à références. Parmi elles, je trouve par exemple : le fameux Ceci n’est pas une pipe de René Magritte, la Joconde de Léonard de Vinci et, bien sûr, Le Cri de Munch, qui hurle au milieu de tout ça ! D’ailleurs, j’ai aussi crié en entrant dans la salle Bastokalypse. Elle dévoile une fresque géante en noir et blanc. Attention, âmes sensibles, s’abstenir, car l’œuvre surfe totalement sur l’horreur. À première vue, on ne perçoit pas la violence du tableau, mais en m’approchant, je vois que les illustrations révèlent des visuels sanglants et macabres. Par le nom de l’œuvre, on comprend bien qu’il s’agit d’une représentation de l’apocalypse, mais en observant de plus près, on réalise que ce n’est pas qu’une simple façon de parler : c’est un vrai cauchemar en peinture. Même les personnages du tableau veulent fuir cet enfer.

Que trouve-t-on en explorant Pulpokosmos ?

Pulpokosmos est sans doute l’œuvre la plus impressionnante, celle qui vaut vraiment le coup de se déplacer jusqu’à Renens, selon moi. C’est une installation immersive où le personnage de Pulp est partout : il occupe chaque recoin et chaque mise en scène. C’est un peu comme entrer dans sa maison ou son labyrinthe. Chaque couloir et chaque pièce sont marqués par sa présence. Les murs, le sol, le plafond… tout est envahi, il n’y a pas un recoin de libre pour du vide ! Des découpages en carton avec le visage de Pulp, des objets en tout genre avec son nom ! C’est, au final, comme entrer dans un Pulp Magazine, mais pour de vrai. Et dans la dernière pièce du labyrinthe, il est là : Pulp, le vrai et l’unique, avachi sur une table après avoir trop abusé de Pulp Tequila.

Quel mot décrit le mieux cette exposition ?

Ça serait « minutieux », car tous les recoins sont saturés d’informations. C’est un chaos organisé où l’accumulation devient une forme d’art. Chaque salle déborde de références et de petits détails qui nous échappent au premier regard. Il faut vraiment prendre le temps d’observer, sinon on risque de passer à côté. On ressort avec l’impression d’avoir plongé dans une bande dessinée en 3D.

PULPATTACK du 6 février au 22 juin 2025 à La Ferme des Tilleuls

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Chronique : Anne-My
Animation : Emma
Réalisation : Marlon et Sébastien
Crédit photos: Pulpattack – La Ferme des Tilleuls, Ville de Renens
Première diffusion antenne : 19 février 2025
Publié le 21 mars 2025

Une publication de Anne-My