King Gizzard : un 27ᵉ album estival et orchestral
Pour cette dernière chronique de la saison, place à un groupe aussi prolifique que surprenant : King Gizzard and the Lizard Wizard, ou KGLW pour les intimes. Avec Phantom Island, sorti le 13 juin, le groupe australien originaire de Melbourne signe son… 27ᵉ album !
Difficile de classer KGLW dans un style. À l’image d’une boîte de chocolats de Forrest Gump, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Pop, rock psyché, thrash metal, musique microtonale inspirée d’instruments turcs… Les Australiens explorent tous les recoins du rock depuis 2012, date officielle de leurs débuts.
Mais comment font-ils pour être aussi prolifiques ? D’abord, par la nature obsessionnelle de leur leader Stu MacKenzie, qui avoue faire des centaines de sudoku en vacances pour compenser l’absence de création. Ensuite, par leur refus du perfectionnisme : ils enregistrent et sortent tout ce qu’ils font, avec une spontanéité assumée. Enfin, chaque album repose sur une idée, un concept, qui vient souvent enrichir leur univers étendu, le fameux “Gizzverse”.
Phantom Island a été conçu en parallèle de leur précédent disque Flight b741. Lors d’un concert à l’Hollywood Bowl, le groupe croise la route du Philharmonique de Los Angeles. Résultat : un album avec orchestre, pensé comme une extension de leur monde musical.
Bien que les parties orchestrales n’aient pas été prévues dès le départ, elles s’intègrent parfaitement aux morceaux. L’ensemble sonne cohérent, fluide, et étonnamment estival. L’album évoque tour à tour Ziggy Stardust de Bowie, voire Rocket Man d’Elton John, avec ce charme léger propre à la pop/rock des années 60.
Contrairement à leurs albums les plus tordus rythmiquement, Phantom Island est plus accessible. On se laisse porter, on voyage, et à la fin, on se dit presque : “Déjà fini ?” Heureusement, il reste 26 autres albums à (re)découvrir.
La production garde ce côté rugueux, rétro, mais sans jamais sacrifier la clarté du son. Malgré l’orchestre et la richesse des arrangements, tout est bien en place. Un peu à l’image de l’album From Dub ‘Til Now de Roots Architects, dont il partage ce mélange de vintage et de maîtrise moderne.
Seul regret : pas de date suisse pour cette tournée. Particularité de ce projet : le groupe joue avec un orchestre différent dans chaque ville. Si un·e musicien·ne classique genevois·e nous lit, il y a peut-être une carte à jouer… même si leur planning semble déjà bien rempli.
En attendant, pour les plus motivés, il reste Londres ou Paris.
Passez un bel été, de bonnes vacances si vous en avez, et rendez-vous en septembre pour de nouvelles chroniques.
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Chronique : Adrien
Animation : Emma
Réalisation : Vanessa et Alexis
Artwork by Jason Galea
Première diffusion antenne : 17 juin 2025
Publié le 22 juillet 2025
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