menu Home search
La QuotidienneMusique

French Police – Espera: un banger en demi-teinte

Lionel | 20 février 2025

Le trio joue, je cite, des ‘’hymnes éclairés à la bougie, mêlant beauté et désespoir’’, c’est ce qu’on peut lire sur leur bio Facebook. Une lueur vacillante de bougie, c’est un peu ce qu’on ressent en écoutant ‘’Espera’’, l’EP que les agents de la paix avant tout ont sorti le 31 janvier dernier. Un EP qui se veut efficace et coup de poing, et on est directement plongé dans une ambiance de discothèque enfumée et aux néons flashy avec le premier morceau de l’EP, ‘’French Tips’’.

Au niveau du style, French Police se revendiquent comme un groupe d’indie-pop, mais on peut aussi voir dans leur musique une continuité de la synthwave et du post-punk. C’est comme si Twin Tribes et Depeche Mode s’étaient rencontrés pendant une soirée Manoir et Drogues Dures, – tu sais, les fêtes de bourges à la Eyes Wide Shut avec les masques – et qu’ils y avaient conçu un enfant. Mais contrairement aux films de Stanley Kubrick, ‘’Espera’’ passe en un instant. L’EP est rapide et passe vite, très vite, autant vis-à-vis du nombre de titres que de la durée des morceaux. L’EP de French Police comporte 4 titres – au moins contrairement à la vraie, ils savent compter jusqu’à 4 -, et chaque morceau dure moins de 3 minutes. Ca m’a parfois donné une sensation d’abandon du morceau. En plus de ça, tous les titres se terminent avec un fade-out. On a donc l’impression que la structure des morceaux a été composée pour répondre à un minimum syndical. Je prends le titre ‘’Eslabon’’ comme exemple, mais c’est une impression qui revient à chaque fin de morceau. Oui, c’est comme ça que le morceau se termine. C’est presque comme si les gars s’étaient mis un timer pendant l’enregistrement et dès que la cloche sonnait, ça partait en pause clope.
Et c’est dommage, parce qu’en dehors des pauses clopes, French Police ont des bangers en stock. Les morceaux sont vraiment bien! On retrouve tous les éléments qui font fonctionner le genre: Une mélodie de basse qui chante, des synthés qui passent par 15 effets différents et qui habillent le fond, une batterie punchy, une voix avec la reverb d’une cathédrale… Mais on a l’impression qu’ils sont pas terminés. Dans ce style de musique, on a envie de se laisser emporter, de fermer les yeux, d’entendre les semelles couiner sur le plancher du dancefloor, de se faire embarquer en décapotable sur une autoroute à la Miami Vice. ‘’Baby’’, le dernier morceau de l’album, nous emporte sur cette autoroute rose pâle, et pendant une petite minute on est capturé-e-s par la rythmique entraînante et la voix nonchalante du chanteur.
Le ralentissement qu’ils nous envoient dans la tronche fait merveilleusement bien le boulot de capter l’attention, et ça prouve qu’il y avait des bonnes idées pour cet album! Mais ça ne dure jamais bien longtemps, et au final cet EP se ressent plus comme un ensemble de maquettes et d’idées que comme un vrai produit fini, notamment en raison de la structure des morceaux. C’est ok de faire des titres d’à peine 2 minutes. Les Ramones ont cartonné, et Christophe Maé pourrait (devrait) s’en inspirer. Mais il faut quand même un début, un milieu, et une fin.
C’est ce qui est un peu frustrant dans cet album. Il y a énormément de belles promesses et d’idées intéressantes, mais qui ne sont pas exploitées jusqu’au bout. C’est dommage d’avoir cette impression de morceaux pas finis. C’est comme si moi j’avais pas de chute pour ma chronique et que

Chronique : Lionel
Animation : Emma
Réalisation : Candice, Noé
Première diffusion antenne : 18 février 2025
Crédits photos: DR
Publié le 20 février 2025

Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast

Une publication de Lionel


Envie de soutenir un média gratuit,
indépendant et local ?

Rejoins Vostok+


Commentaires

Pas encore de commentaire pour cet article.

Commenter




play_arrow thumb_up thumb_down
hd