Maria Callas retombe dans l’ombre (biopic)
MARIA
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Le célèbre réalisateur Pablo Larrain et le scénariste Steven Knight se sont associés pour réaliser le biopic MARIA. On parle bien de Maria Callas, l’une des plus célèbres chanteuses d’opéra du XXème. Aussi surnommée la Callas, la Divina ou encore la Prima donna, elle est interprétée dans ce film par Angelina Jolie.
Pour ce biopic Pablo Larrain et Steven Knight on choisit un prisme un peu spécial, puisqu’il se focalise sur la semaine précédent la mort de Maria. Ils illustrent la vie de la Callas après la célébrité, après qu’elle ait tout perdu c’est-à-dire sa voix. Nous sommes témoins de ces derniers jours dans l’ombre, mais surtout de sa folie et de sa nostalgie. Le film montre les difficultés d’une personne qui perd son talent, qui non seulement la rendait célèbre, mais qui aussi définissait qui elle était. Maria ne se sentait réellement vivante que sur scène. Elle vivait opéra, elle dormait opéra, elle respirait opéra. Bref, l’opéra et sa voix, c’était tout pour elle !
Il faut savoir que Maria Callas a toujours été très complexée par son physique et s’est toujours sentie inférieure à sa sœur. Sa voix c’est qui lui permettait de se démarquer, de briller et de se sentir aimer. L’opéra est pour Maria un exutoire qui lui permet également d’extérioriser tous ses traumatismes. Mais alors que Maria était idolâtré par tout le monde et une véritable icône de l’opéra, sa gloire prend fin dans les années 70. La Divina ne peut plus chanter, son talent s’est envolé …
Elle est dévastée, elle ne supporte pas de retomber dans l’ombre, loin des paparazzis, loin de la presse people et loin de la lumière. Elle le vit même très mal. Maria devient de plus en plus aigrie, elle est autoritaire et s’en prend à tous ceux qui ne vont pas dans son sens et la ramène à la réalité. La Callas tombe alors dans une sévère dépression, qu’elle essaie de combattre avec des tas de médicaments, comme des antidépresseurs, des stéroïdes et des stimulants. Ce qui n’aide pas à améliorer les hallucinations qu’elle a au quotidien. Maria revit sa période de gloire, sa voix est toujours puissante et tout le monde l’acclame. Mais tout ça, ce n’est que dans sa tête … Tout au long du film, elle raconte sa vie à des journalistes imaginaires qui la suivent dans ses promenades parisiennes. Elle se replonge dans ses souvenirs qu’elle n’arrive plus à distinguer de la réalité. L’ancienne chanteuse d’opéra est dans une sorte de déni, la Callas cherche à retrouver sa voix pour briller de nouveau sur scène. Elle est prête a tout pour ça, même s’il faut qu’elle mette sa vie en périple.
Le spectateur est en mesure de distinguer ce qui appartient aux souvenirs de Maria et ce qui appartient à la réalité, car lorsque Maria se plonge dans ses souvenirs, les scènes sont tournées en noirs et blancs. Pablo Larrain tenait d’ailleurs à enregistrer ces scènes sur une pellicule négative en noir et blancs, pour une qualité fidèle à celle des années 50. Beaucoup de ses souvenirs sont sur scène. A travers les différentes scènes, on peut aussi découvrir l’évolution de son histoire avec Aristote Onassis Malgré leur 28 ans d’écart, il est l’amour de sa vie. Durant le film, on vagabonde entre ses délires, ses souvenirs et la réalité qui la rattrape. Pour traverser cette épreuve, la Callas a la chance d’être soutenue par sa domestique et son majordome. Deux personnages toujours présents pour Maria, ce sont de véritables amis qui tentent de la sauver de sa folie.
L’une des grandes questions qui entourent le biopic est de savoir qui chante : Est-ce-que c’est la voie d’Angélina Jolie ou est-ce-que ce sont des enregistrements de l’icône de l’opéra Maria Callas ?
C’est un peu des deux. Dans le film, les performances vocales sont une combinaison de sa propre voix et des enregistrements originaux de Maria Callas. Lorsqu’on replonge dans les souvenirs de Maria à son apogée, à environ 90 % ce sont des enregistrements originaux de Callas utilisés. Les 10 % restants sont la voix d’Angelina. Dans chaque musique, il y a un fragment d’Angelina. L’actrice a été enregistrée en train de chanter, puis sa voix a été mélangée à celle de Maria durant le montage. Cependant, il y a aussi certaines scènes enregistrées seulement avec la voix d’Angelina Jolie. Le réalisateur, Pablo Larrain, avait d’ailleurs énormément d’attentes envers elle. Il voulait absolument qu’elle chante dans le film pour apporter de l’authenticité au personnage. Il fallait que l’actrice apprenne à chanter pour incarner correctement la cantatrice et ses états d’âme.
On connaît tous les talents d’actrice d’Angelina Jolie, mais pas forcément ses talents musicaux. Maria Callas reste encore aujourd’hui l’une des plus grandes chanteuses d’opéra. Angelina Jolie a donc pris la préparation de ce rôle méga au sérieux. Elle s’est investie corps et âme pour interpréter au mieux Maria. Elle a effectivement dû apprendre à chanter. Angelina a pris des cours intensifs de chant durant 6 à 7 mois avant le tournage. Elle a travaillé avec des chanteurs d’opéra et des coaches pour apprendre à adopter la bonne posture, à bien se déplacer sur scène ou encore à bien respirer durant la performance. Cette expérience n’a pas toujours été facile pour l’actrice, car elle a dû performer seule avec sa voix parfois devant 200 à 500 figurants. Apparement au début du tournage, elle manquait de confiance en elle et s’excusait auprès de l’équipe de saccager les musiques de Maria. Angelina se sentait très vulnérable, Malgré tout, cette expérience est pour Angelina Jolie la thérapie dont elle ignorait avoir besoin. Avec ses propres mots elle dit :
« C’était une expérience de trouver ma voix, d’être dans mon corps, d’exprimer tout ce que j’avais en moi. Vous devez donner chaque partie de vous-même. »
Angelina a pris le rôle de la Callas très à cœur et a repoussé ses limites pour tourner ce biopic. Tout au long du film elle a été impressionnante. Que ce soit dans l’interprétation de l’aigreur de Maria, ou dans les parties de chants. Pablo Larrain a choisi Angelina Jolie, car tout comme Maria Callas, elle a une prestance et un charisme incroyable. Elles ont toutes les deux le pouvoir d’envoûter le public grâce à leur puissante aura. Quand elles sont dans une pièce, on ne peut que ressentir leur présence. Je pense que le réalisateur a eu raison de faire confiance à Angélina et ses talents, car le résultat final est super !
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Chronique : Orégane
Animation : Emma
Réalisation : Candice, Noé
Crédits photos : Pablo Larraín
Première diffusion antenne : 4 février 2025
Mise en ligne : Orégane
Publié le 13 février 2025
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